mercredi 25 mars 2009
Ces papas poules qui pondent eux-mêmes leurs poussins
Les petits enfants partagent le monde entre mamans et papas. Ils ne savent pas encore qu'il y a aussi des tatas et des tontones, ainsi que des papas qui deviennent mamans, et vice-versa. Et, nouvelle catégorie: des mamans qui rêvent de devenir papas, mais opèrent un arrêt, le temps de pondre un enfant. Ou deux...
L'Américain Thomas Beatie, née Tracy il y a 35 ans, a mis au monde une petite Susan l'été dernier; après l'accouchement, il n'a pas repris les injections de testostérone qui l'avaient nanti de muscles, de poils au menton -- mais rien de plus, sinon l'autorisation d'épouser Nancy en justes noces. Depuis, Thomas s'est de nouveau fait inséminer. Si tout se passe bien, la naissance aura lieu le 12 juin. Nancy, 46 ans, espère allaiter ce prochain bébé comme elle l'a fait pour le premier...
A droite -- Thomas Beatie: "Je ris de me voir si gros(se) en ce miroir..."
(Daily Mail) Ci-contre -- Les apparences sont trompeuses,
c'est bien lui qui est encinta.
En bas -- Rubén Noé muestra su embarazo... sans embarras.
En Espagne, Rubén Noé Coronado Jiménez, née Estefania il y a 25 ans, a interrompu le traitement hormonal qui le faisait transiter de F à M, cela dans le but de récupérer la menstruación. Comme il a conservé su aparato reproductor feminino, il s'est soumis à une inseminaciõn qui lui a permis de devenir enceint/e de gemelos -- attendus en septembre. Il compte élever les jumeaux avec sa compagne Esperanza la bien nommée, elle-même mère de deux fils à 43 ans. Le programme pour ces prochains mois: leur mariage, et la suite du changement de sexe pour Rubén...
En résumé, on n'a pa encore vu de mâle né mâle tomber enceint (si ce n'est nerveusement). Et les autres transexuel(le)s n'apprécient pas toutes/tous ce détournement de l'attention du public sur les joies de la ma-pa-ternité. Car il ajoute à la confusion. A ma gauche, on note les avancées idéologiques quant à la représentation du genre; à ma droite, l'évolution de la chirurgie et de l'utilisation des hormones pour transformer les corps. En même temps, les problèmes d'intégration que les ils devenus elles et les elles devenues ils affrontent dans la société ne sont pas résolus.
Les lesbiennes et les gay ont longtemps porté ombrage aux trans (comme aux bis), ne serait-ce que par le nombre et l'engagement politique militant. Mais nous nous achoppons toutes/tous aux questions de l'acceptation, de l'approbation (ou mieux: de l'indifférence positive)... Dans le film Harvey Milk, le municipal Dan White (futur assassin du maire de San Francisco et de Harvey Milk) tient ce discours: "La société n'existe pas sans la famille." Milk répond: "On n'est pas contre ça." White: "Deux hommes peuvent-ils se reproduire?" Milk: "Non, mais dieu sait que c'est pas faute d'essayer!"... Pour moi, cette réplique vaut son pesant d'or. Elle égale le "Personne n'est parfait!" de Certains l'aiment chaud.
Ulysse
Merci de mentionner la confusion. Je suis née homme, maintenant femme selon mon désir. Depuis la grossesse de Thomas Beatie, on me pose parfois la question: "Maintenant que c'est possible, n'avez-vous pas envie d'avoir un enfant?" C'est stupide et insultant. Comme d'imaginer que je suis un gay qui est allé "au bout de ses envies". Quand j'avais un sexe masculin, je n'aurais jamais imaginé coucher avec un homme. C'est en tant que femme que je désire être aimée.
RépondreSupprimerJuste pour rappeler qu'il y a encore beaucoup à faire.
En se faisant passer une fois pour mère porteuse, puis ensuite pour père, ces deux gars ne facilitent pas la prise de conscience que nous aimerions instaurer sur la fluidité du genre qui devrait permettre de vivre en dehors des modèles rigides. Mais patience...
RépondreSupprimerBon, maintenant les papas porteurs ne nous impressionnent plus. On attend le prochain phénomène (de foire).
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