dimanche 7 juin 2009
Bigots contre pédés: match nul à Zurich
Gott mit uns oder gegen uns? Tel était le dilemme hier durant le défilé de l'EuroPride à Zurich. L'Union chrétienne -- proche du parti UDF (Union démocratique fédérale) -- avait tenté de faire interdire la manifestation. Elle avait finalement confié sa mission de défense de la famille chrétienne à "Dieu" lui-même puisque les météorologues prévoyaient du mauvais temps. Ainsi, la pluie empêcherait les poules mouillées de défiler. Nous avons défilé dans la grisaille, puis sous le soleil. Et une trombe nous a trempés en fin de parcours. Donc: match nul. "Dieu" n'intervient pas dans les petites querelles de clochers... Mais nous n'étions que dix à quinze mille (et la moitié se contentant de nous regarder passer), bien au-dessous des attentes des organisateurs... Zurich a raté son coup européen...
Avant de marcher derrière le char d'Amnesty (qui compte aussi une section gay), j'ai fait un petit tour des participants. Il y avait quelques dames fort maquillées et couillues, des lapines et lapins roses, des géants sur leurs bottes de sept lieues, des soeurs de la Perpétuelle Indulgence (qui font un remarquable travail de prévention du sida, avec humour), des enfants dans les landaus ou sur les épaules et même de vrais chevaux. Les chrétiens homos: "I am gay -- and I pray" -- je suis gay sur le devant de leur maillot et je prie au verso. Venus d'Allemagne, des représentants de la Bundeswehr; et leurs pendants suisses, les Queer Officers Switzerland. Les hommes d'affaires de Network affichant "Mein Chef steht auf Männer" -- mon chef préfère les hommes. Les gars du foot: "Fussball ist alles, auch schwul [pédé]" Les femmes de We Are Family: "La famille c'est où il y a des enfants". Et les pères homos: "Ich bin Vater / und bin gay / für mich normal / und ganz ok".
"Dieu", un père célibataire.
En fait, "Dieu" était un célibataire qui partageait sa demeure avec le Saint-Esprit. En quête de paternité, il envoya un suppléant choisir une mère porteuse. Et la petite graine? "Dieu" l'avait vraisemblablement déposée sur une hostie que l'envoyé présenta à la jeune Marie (qui n'était pas mariée). Les fidèles commémorent cette insémination -- et le drame qui suivit -- lors de l'eucharistie dont les espèces contiennent le corps, le sang, l'âme et la divinité du Fils, donc aussi du Père... Alors pourquoi les membres de l'Union chrétienne ne veulent-ils pas partager "la famille" avec des gens qui s'aiment autant qu'eux? Le thème de la marche d'hier était: "L'amour, un droit humain".
Ulysse
Ces organisateurs sont mégalos, ils annonçaient 60'000 à 100'000 personnes! Moi j'allais pour l'ambiance, les chars (nuls), les groupes (moches) qui défilent en costume et avec une chorégraphie (tintin)... Rien ou presque. Pas sexy à part quelques exceptions individuelles, peu communautaire. Grosse déception. C'est la crise?
RépondreSupprimerComme l'Europe électorale, le communautarisme gay a éclaté en groupes d'intérêts particuliers, voire contradictoires. Est-ce un défi pour les militants ou la fin d'une époque? (Je n'ose pas parler d'échec.)
RépondreSupprimer@ Ulysse: "ourquoi les membres de l'Union chrétienne ne veulent-ils pas partager "la famille" avec des gens qui s'aiment autant qu'eux?
RépondreSupprimerParce que cette famille-là est incestueuse. Sectaire, elle s'aime parmi. L'homosexualité, au sens étymologique, c'est elle quo la pratique. Pire: comme elle n'aime et adore que sa progéniture, elle voit des pédophiles partout. Abonimation de l'abomination.
"Dieu" est vraiment le modèle pour beaucoup de mecs. Distant. A tout prendre je préfère Jupiter.
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