vendredi 5 juin 2009

Daniel Cohn-Bendit traîne encore sa casserole de "pédophile"



Demain après-midi, des milliers de représentants des communautés LGBT (lesbi-gay-bi-trans) d'Europe participeront à la marche l'EuroPride au coeur de Zurich. Parmi les orateurs annoncés, Daniel Cohn-Bendit que je me réjouissais de voir et entendre s'est désisté. N'avait-il pas prévu qu'il serait très engagé -- et chahuté -- dans la campagne européenne? Hier soir, dans l'émission bordélique de France_2 "A vous de juger", François Bayrou a accusé le député européen des Verts d'avoir défendu la pédophilie, faisant référence à son livre "Le Grand bazar" paru en 1975. On a refait le procès de Mai 68. Quel lien avec les Européennes?

Dans ce livre, Cohn-Bendit évoquait son activité d'éducateur dans un ja
rdin d'enfants autogéré à Francfort. Extrait qui sent beaucoup plus le soufre aujourd'hui qu'en 1975, où il n'avait soulevé aucune réaction. (En France, la polémique n'avait surgi qu'en 2001, alimentée par la fille de la terroriste Ulrike Meinhof.)

"Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais: 'Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble,
pourquoi m'avez-vous choisi moi, et pas d'autres gosses?' Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même. [...] J'avais besoin d'être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu'ils dépendent de moi."

En 2001, Daniel Cohn-Bendit a nié toute interprétation d'acte pédophilique que l'on aurait pu tirer de ce texte. Il a précisé qu'il s'agissait d'une "provocation contre le bourgeois" qui reflétait l'esprit de l'époque. "J'ai raconté cela par pure provocation [...] et sachant ce que je sais aujourd'hui des abus sexuels, j'ai des remords d'avoir écrit tout cela."


Il est vrai que dans les années 1970, l'inceste dans les familles et les institutions religieuses était connu, mais on ne faisait rien pour protéger les enfants. Et la permissivité pédagogique affichée par Cohn-Bendit était bien plus affirmée encore par les auteurs ouvertement pédophiles. Un cran plus haut dans l'échelle des âges, les pédérastes (attirés par les très jeunes adolescents) pouvaient eux aussi s'exprimer ouvertement. Lors de la première marche gay en Suisse, à Berne en 1979, l'orateur romand avait revendiqué cette liberté. J'en avais été choqué -- pas tellement à cause de ses moeurs que de notre réputation auprès des médias et du public hétérosexuel présent. J'imaginais encore que les pédérastes, dans leur majorité, étaient capables de respecter les limites des adolescents... A la complaisance des intellectuels branchés de cette époque a succédé aujourd'hui une obsession pathologique: on voit des pédophiles partout, on prend les "pédés" (= gay) pour des pédophiles.

Et moi, comment ai-je réagi au discours pédérastique de Berne? En demandant de pouvoir tenir le crachoir l'année suivante à Gay 80 qui se tenait à Bâle. Là, j'ai insisté sur le parallélisme des causes féministe et gay soulignant l'exemple que nous donnaient les femmes dans leur lutte pacifique envers l'égalité des droits.

Ulysse

3 commentaires:

  1. Ce bonhomme m'étonnera toujours par sa franchise, sa capacité à analyser ses changements de points de vue et à continuer son oeuvre, riche de ses expériences... Peu de politiques sont aussi honnêtes et lucides. C'est pourquoi il a tant d'ennemis.

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  2. Et il a fait un bon score dimanche!

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  3. Sè un peu dommaje kil nassume pa plus ses actes passés, cela pourrè permettre de sattaquer au tabou puissant de la pédérastie et de la pédophilie ds les sociétés occidentales et ainsi soutenir les personnes ki ressente les mêmes inclinations ms ki, elles, ne font preuve d'aucune coercition envers leur partenaire...

    Après tout, le désir na pa daje...

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