L'acteur, réalisateur, scénariste et compositeur David Carradine est mort au début du mois dans un hôtel suisse à Bangkok, apparemment d'un accident de strangulation auto-érotique. Il avait illuminé le petit écran dans la série Kung-Fu (1972 à 1975) dont on peut revoir quelques scènes sur Youtube. Dans l'une d'entre elles, son personnage dit, inspiré par le poète Lao-tseu (ou Lao Zi, 6ème siècle avant notre ère): "Quand on cesse d'essayer de comprendre, alors on connaît sans comprendre". C'est une attitude taoïste que nous pourrions appliquer au mystère de sa mort.
Peut-être était-il rassasié d'ans (73) et de films (des centaines); peut-être avait-il oublié le précepte taoïste selon lequel il n'y a ni gloire ni honneur à supprimer une vie; peut-être le démon du risque a-t-il finalement vaincu ses mesures de précaution...
Dans la pratique de strangulation érotique -- aussi appelée jeu du foulard ou jeu de contrôle de la respiration -- le risque est beaucoup plus grand lorsqu'on n'est pas accompagné par un/e partenaire fiable. La mort peut survenir à cause de la perte de conscience provoquée par l'asphyxie: la personne perd le contrôle et n'arrête pas la strangulation à temps. Le plaisir sexuel que l'on voulait tirer de l'asphyxie érotique en privant momentanément le cerveau d'oxygène devient fatal.
Une corde reliait le cou au sexe du défunt qui était suspendu par cette corde. Dans les jeux sexuels "raisonnables" de contrôle de la respiration, on évite de nouer quoi que ce soit autour du cou. La/le partenaire empêche momentanément la respiration de se faire par le nez et la bouche pour que le soumis / la soumise ressente cette impression d'étouffement. Mais attention: des études ont démontré que le cerveau est endommagé dès que la personne manque d'oxygène au point d'en arriver à perdre conscience. Le dommage est irréparable.
Notre société accepte mal les pratiques à risque. Elle les couvre de honte. Or la honte ne permet pas d'aborder les problèmes ouvertement. De la honte naît la solitude; celle ou celui qui est attiré par ces pratiques craint d'en parler à son/sa partenaire sexuel/le ou à d'autres personnes de l'entourage. Ses possibilités de s'informer sont donc rares, les bons partenaires de jeux érotiques aussi. David Carradine est-il mort victime de cette solitude? A-t-il joué tout seul dans ce placard de l'hôtel parce qu'il n'avait pas trouvé de partenaire fiable pour le contrôler? Ceux qui n'imaginent pas la souffrance que peut causer la honte, ceux qui ne comprennent pas l'attrait de ces jeux devraient pourtant le respecter. Il a été un explorateur.
Comme le dit Lao-tseu dans un poème: "L'argile prend forme, elle est passée au four; / Ainsi naît la tasse. / Mais c'est de l'intérieur invisible / Que nous vient la boisson."
Ulysse
On ne devrait pas juger les plaisirs érotiques des autres, même ceux qu'on ne comprend pas. Il ne devrait pas y avoir de honte dans le plaisir à plusieurs ou solitaire. Les débutants devraient prendre conseil auprès de personnes expérimentées.
RépondreSupprimerC'était peut-être un acte auto-érotique dont il n'excluait pas totalement les conséquences... Chacun de nous est libre. Pourtant, j'estime que le suicide est parfois? souvent? un acte égoïste, destructeur, une vengeance sans fair-play envers l'entourage qui n'a plus le moyen de rétorquer, de s'amender, de se défendre. Propos de femme, bien sûr!
RépondreSupprimerC'est important d'expliquer que certaines pratiques hards qui mettent la vie en danger dépassent le domaine de la sexualité pour entrer dans une autre dimension. tu devrais être beaucoup plus explicite...
RépondreSupprimerChacun vit avant tout pr soi et non pour les autres et chacun est uniquement responsable devant sa propre conscience...
RépondreSupprimerVouloir faire ce qu'on croit être le bien d'autrui contre sa volonté peut mener au pire dérives comme l'Histoire ns l'appren a satiété...
et sè ta évité si ns voulons construire une société plus juste et harmonieuse pr ns et nos succésseurs...
La meilleure chose kon peut faire ds la vie, c'est, je crois, d'accompagner les être ki ns st chers sans les privé de leur liberté et sans se sentir nécessairement responsable de leurs actes...
Sa nempèche pa de se consacrer au bien être d'autrui et sè mème souhaitable ms a partir du moment ou on franchit la ligne rouje de lui imposer qqch, on ne le respecte plu, ni lui ni sa liberté et la confiance, précieuse et frajile, est rompue, à jms...
Basé sur du vécu...