mardi 5 octobre 2010

Suicide des ados: l'hostilité des sportifs et des bigots

Un autre petit gars s'est ôté la vie mercredi dernier aux États-Unis. L'étudiant Raymond Chase, 19 ans, ouvertement gay, s'est pendu dans sa chambre. Mais pour les sept suicides de jeunes homos (ou présumés tels) rapportées dans les médias, combien d'autres occultés par les familles? Certains parents mettent de telle conditions que leurs enfants n'arrivent jamais à "mériter" leur soutien ni leur amour... Et la situation des homosexuels adultes qui pourraient conseiller ces jeunes est délicate à cause des accusations de "recrutement" émises par la société. À une époque de leur vie pleine de questions et d'incertitude les ados -- lesbiennes et gay -- sont très isolés à moins de pouvoir parler avec des personnes de confiance. Ils leur faut naviguer dans les eaux houleuses de l'identité tout en encaissant des messages contradictoires et parfois très hostiles.
Raymond Chase s'est pendu.

Boyd Packer, l'un des douze apôtres des Mormons, a déclaré dimanche durant son sermon (et, venant de sa part, c'est parole d'évangile): "L'attrait pour une personne du même sexe peut être maîtrisé; tout type d'union autre que le mariage entre un homme et une femme est moralement faux. [...] Certains prétendent qu'ils sont nés ainsi et ne peuvent pas vaincre leurs tendances innées à ce qui est impur et non naturel. Pourquoi notre Père céleste infligerait-il cela à qui que ce soit?"


De telles paroles, émises par une autorité, entraînent des conséquences tragiques comme les événements récents le prouvent. Elles mènent des parents à l'homophobie et des enfants à harceler leurs camarades. Chez nous aussi certaines communautés religieuses -- catholiques, évangéliques ou mormones -- combattent activement le changement d'attitude de la société civile face à la minorité homosexuelle. Des formations politiques comme l'UDC ou le Parti évangélique s'associent à eux. Et -- comble de la perversité --, après une épidémie de suicides dont ils sont (in)directement responsables, ils
déclarent que ces morts prouvent bien ce qu'ils ont toujours affirmé: nous homosexuels sommes des malades, il faut nous guérir.

"Je suis un musulman. S.v.pl. ne me haïssez pas!"
Transposez la situation dans le cadre du football professionnel: les "pédé", "enculé" et "gonzesse" pleuvent durant les matchs; les enfants apprennent que de crier des insultes sexistes ou racistes est une manifestation de virilité nécessaire. Quant aux sportifs ouvertement gay, ils sont rejetés, certains acculés à la dépression et au suicide. Message reçu par les jeunes qui se découvrent homosexuels: je ne mérite ni le respect, ni la camaraderie des mecs "normaux"... Que pouvons-nous faire -- nous tous, normaux et marginaux -- pour aider les adolescents à passer ce cap difficile?

Ulysse

1 commentaire:

  1. <Prétendre que ces suicides prouvent que nous sommes des malades c'est complètement dafa. Comme l'automobiliste qui roulerait à contresens en ville et virerait sur le trottoir pour éviter un véhicule, tuant ce faisant un piéton. Il déclarerait devant le juge: qu'est-ce que ce type foutait sur le trottoir? C'était pas sa place.

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