Samedi, Carl Siciliano, le fondateur et directeur de deux lieux d'accueil pour les jeunes LGBT sans-abri à New York lançait un appel pressant dans les médias gay. Les autorités de la métropole américaine ont réduit de moitié le soutien financier qu'elles accordaient à ses institutions. À New York, écrit Siciliano, "3'800 jeunes dorment dans les rues chaque nuit. Plus de mille d'entre eux déclarent qu'ils sont LGBT. Or, dans notre ville, on ne compte que 250 lits pour tous les ados sans-logis... Des jeunes gay et lesbiennes nous arrivent de tous les coins du pays; ils viennent nous demander de la nourriture, une douche, des services médicaux, de l'aide psychologique et les autres formes de soutien que nous proposons. Nos responsables font tout leur possible afin de les aider et leur trouver un lit, mais il y a si peu de possibilités que nous en sommes réduits à leur donner des conseils: comment survivre et se protéger en allant dormir dans le métro, les parcs, les bâtiments abandonnés, les chantiers. Jusqu'à ce que nous leur trouvions une meilleure solution."
"Hier, un de nos collaborateurs a passé l'après-midi à chercher un logis pour une jeune fille qui venait d'arriver à New York. À la fin, il a été obligé de lui recommander de passer la nuit dans la rue. Elle en pleurait... Ce qui arrive à ces gosses est terrible! Dans tout le pays, cela fait des centaines de milliers de jeunes vulnérables qui sont chassés de la maison à cause de leur homosexualité, privés de tout soutien familial et forcés de se débrouiller sans aucun moyen pour survivre. Je suis scandalisé par la violence et les humiliations qu'ils subissent dans la rue, la façon dont ils sont harcelés par les autres jeunes dans les lieux d'accueil non spécialisés, et que la prostitution soit pour beaucoup le seul moyen de survivre. J'en crève de voir des jeunes subir autant de traumatismes profonds."
On estime à 1,6 million le nombre des jeunes jetés à la rue aux États-Unis; entre 30% et 40% d'entre eux se déclarent homos. Environ 26% des ados américains homos sont chassés de chez eux lors de leur coming out. Parents inconscients ou violents, familles d'accueil et parents abuseurs, milieux évangéliques ou catholiques. D'autres enfants fuguent pour échapper aux "thérapies réparatives" religieuses auxquelles on veut les contraindre.
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Carl Siciliano: deux refuges pour jeunes LGBT sans-logis. |
Carl Siciliano poursuit: "Ces ados jetés à la rue par des parents qui ne veulent pas les accepter tels qu'ils sont, c'est l'aspect le plus odieux de l'homophobie actuelle. C'est aussi la pire marque de mépris envers la communauté gay. Alors, je ne comprends pas pourquoi la protection de ces jeunes laissés à eux-mêmes ne figure pas au premier plan des priorités du mouvement LGBT. Expliquez-moi aussi pourquoi les organisations de défense des gay ne se battent pas afin d'obliger les autorités à protéger ces enfants abandonnés; à quoi servent nos impôts? Cette situation est un cauchemar."
André
Kevin a dit:
RépondreSupprimerJe suis triste, révolté et scandalisé. Pourtant j'ai fréquenté une de ces boîtes gay et branchée à New York en juillet de cette année. Ces jeunes avaient de l'argent, jeunes cadres je suppose...je ne m'imaginais pas qu’il existait aussi le revers de la médaille.... si terrible. Oui le monde me révolte quand je lis le récit d’André.
Que font les homos pour aider ces jeunes gars à s'en sortir? Ce sont eux leurs "enfants". Ils feraient bien de s'en occuper avant de se marier et de louer un ventre féminin pour procréer leur propre progéniture. Que cela soit clair: je ne parle pas de pédophilie, mais de philanthropie.
RépondreSupprimerJe suis terrifié.....Vous savez je vais sur mes 70ans....j'ai fait mon coming out à 35 ans....j'ai du coup perdu tous mes amis et une bonne partie de ma famille....avec cependant la grande chance d'avoir un fils de 12 ans qui a choisi de vivre avec moi.....Nous en subissons encore aujourd'hui le contrecoup...Finalement je me demande si le "pour vivre heureux vivons cachés n'est pas la moins pire des solutions"...Je pose simplement la question...... pas certain par exemple que les outrances ( que je comprends ) de la gay pride servent vraiment notre cause...Je préférerais plus de sobriété en public et une activité militante plus en profondeur......
RépondreSupprimerAu final, LGBT ou non, le fait de laisser des personnes vivre dans la rue est bien la marque d'une certaine faillite de la société et c'est l'ensemble des pouvoirs publics qui devraient se saisir de cette question.
RépondreSupprimerEn ce sens, les asssoc' LGBT ne sont ni pires ni meilleurs que le reste de la société et du Monde : ils négligent toujours les plus défavorisés...