EricJames Borges, étudiant, militant gay et vidéaste. |
"Je sais combien c'est dur, je sais ce que l'on ressent lorsqu'on est rejeté et maltraité à cause de son orientation sexuelle," déclarait EricJames Borges, Californien de 19 ans, dans une vidéo qu'il avait enregistrée en décembre dernier. Dès l'école enfantine, il avait été "attaqué physiquement, mentalement, émotionnellement et verbalement jour après jour," disait-il. "J'étais traqué, on me crachait dessus, on me montrait du doigt et on me battait." Jusqu'au point où, au lycée, il avait été attaqué dans sa classe en présence d'un enseignant qui n'était pas venu à son secours. Il a abandonné l'école et poursuivi ses études par correspondance. Mais la situation n'était guère meilleure à la maison. Sa mère, une croyante intégriste qui connaissait son homosexualité l'a exorcisé pour tenter de "le guérir". Et, devant le peu de résultat, ses parents l'ont chassé du domicile en septembre dernier en lui répétant une fois de plus qu'il était "dégoûtant" et qu'il "finirait en enfer".
Il avait tourné une vidéo avec son ami. |
El Greco: Saint Sébastien. |
Pour honorer la mémoire d'EricJames, cette deuxième strophe de Let America be America Again du poète afro-américain gay Langston Hughes (1902-1967):
Let America be the dream the dreamers dreamed--
Let it be that great strong land of love
Where never kings connive nor tyrants scheme
That any man be crushed by one above.
(It never was America to me.)
André
Bonjour André,
RépondreSupprimer1.Bien sûr, que c'est triste à pleurer et lamentable ; j'ai hésité à vous envoyer ce commentaire car je me disais que le silence de respect et de peine était la meilleure réponse ; mais exprimer le silence par commentaire électronique est assez difficile.
2.Ce que l'on peut dire, pour avoir connu et m'en être sorti pas trop mal, c'est témoigner de la douleur qu'il faut ressentir en soi, du désespoir (c'est à dire être certain qu'il n'y a aucun recours ni tout de suite, ni un peu plus tard), et, je le souligne, de la douleur insupportable,invivable, pour considérer que s'ôter la vie est la seule issue possible pour atténuer un tant soit peu cette douleur. Et ceci, à un moment, où la vie adulte est censée s'amorcer. C'est terrible.
3.A propos de ceci et de votre rubrique juste au dessus, je pense qu'il faut reconnaitre la régression qui est engagée maintenant depuis quelques années. Les avancées dans la vie sociale, les moeurs, ont eu lieu - notamment- dans les pays Européens, autour des années 1970 et notamment dans la deuxième moitié de la décennie. Le début de l'épidémie de SIDA, malgré les théories délirantes qu'elle a généré, a été, aussi,me semble-t-il, un moment de renforcement de solidarité autour d'une liberté de choix des orientations sexuelles de tout un chacun.
Q'en est il actullement ? Montée des pays émergents - comme on dit . Ces pays sont ils à la pointe d'une liberté des moeurs ? J'en doute. Quant aux pays européens et Etats Uniens, la crise économique, politique, sociale qu'ils connaissent amènent un renforcement des intégrismes religieux de tout bord, de haine de l'autre, pour une raison ou pour une autre.....Egoïsme, ou a minima, "sauver sa peau" le moins mal possible, aux prix de piétiner le voisin, différent, ou de le mettre "out" en pensant que, de la sorte , on survira plus aisément.....
Sombres perspectives. Etre gentil, les uns avec les autres, dans le cercle des connaissances que l'on a. C'est mieux que rien. Est ce que cela peut suffire ?
Bien cordialement
Frenchannonymous