Aux États-Unis, le gars
beefcake est à la nana
cheesecake ce que repésente l'étalon envers la pouliche: la beauté mâle. Il fut une époque, au mitan du siècle dernier, où les gars s'entraînaient à poil dans les piscines des YMCA (Jeunes hommes chrétiens) alors que les femmes n'y étaient pas admises. Les pères s'y rendaient avec leurs fils, les profs de gym avec leurs élèves, les adultes avec leurs collègues de travail ou leurs potes. La nudité entre mâles ne gênait personne.
Pourtant, il n'aurait pas été convenable de publier des photos d'étalons en petite tenue pour aguicher les femmes et titiller les hommes. Quelques photographes prenaient néanmoins des clichés qu'ils publiaient dans des revues de petit format distribuées discrètement. Déguisées en publications pour inciter les Américains à la culture physique, ces revues prenaient soin de présenter leurs athlètes dans des poses héroïques et des décors de kitch antique. En les feuilletant, un jeune pédé comme moi apprenait qu'il n'était pas seul à partager ce goût des mâles.
Des cache-sexe taillés à l'économie ou peints après coup, des érections discrètes, pas de scènes laissant supposer un attrait mutuel entre les étalons -- tout au plus des empoignades viriles. Certains de ces modèles étaient recrutés dans le milieu des gigolos et prostitués occasionnels. Des photographes servaient d'intermédiaires entre les lecteurs michetons et les garçons. Des indications codées concernant le type de services proposés figuraient discrètement sur les reproductions (ci-contre: entre les jambes de "Frank Stark"). Les affaires étaient modestes, mais les entrepreneurs s'y retrouvaient grâce à leurs prestations multiples: la vente de la revue qui servait de catalogue pour acquérir des photos plus osées et recevoir l'adresse des culturistes.
André
voila vraiment une page d'histoire de la masculinité américaine.
RépondreSupprimerJe prends le songeur qui pose son coude sur une colonne. Quel beau paquet ! Ça me laisse songeur moi aussi....
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