C'est le blogue d'un photographe amateur consacré à ses propres autoportraits qu'il publie sporadiquement depuis 2012 sous le titre delucesdebengala (Feux de Bengale). Appelons-le "Adam" puisqu'il cite un verset de la Bible, Genèse 2:25. Parlant d'Adam et Ève, la traduction littérale de l'hébreu indique: "Les deux sont nus, le cul-terreux et sa femme; ils n'en blêmissent pas." Le cul-terreux (le boueux, le glébeux) désigne le premier homme qu'€lohîms crèe avec un peu de terre avant d'insuffler l'haleine de vie en ses narines... Puisque le pape François se trouve aujourd'hui en mission de paix en Égypte, citons la version du Coran. Allâh déclare: "Nous créons l'humain d'argile, d'une boue malléable." Ainsi Allâh le forme et lui insuffle son souffle.
Adam, le cul-terreux, ne ressent aucune honte à vivre nu au paradis. Cela changera lorsqu'il en sera chassé... Quelques indices permettent d'imaginer que le paradis de notre blogueur se situe au Costa Rica entre la mer des Caraïbes et l'océan Pacifique. "La photographie est mon hobby", écrit-il. "J'aime jouer sur la corde tendue entre l'art et l'érotisme, mais j'évite de publier des photos qui pourraient être considérée pornos ou sexuelles." Selon lui, la plupart des gens ne savent pas quelle attitude adopter face à la nudité. "Nous ne l'acceptons que pour prendre une douche, portes fermées, là où personne ne peut nous voir. Ou durant une relation sexuelle, le soir, lumière éteinte. Lorsque nous évoquons une situation embarrassante, nous disons "je me sentais tout nu", comme s'il n'y avait rien de pire au monde".
Aujourd'hui, les choses changent, poursuit notre "Adam". Il y a plus d'ouverture et de diversité. "Mais comment ce fait-il que certains se permettent de publier des photos et des informations privées qui ne leur appartiennent pas? Pourquoi sommes-nous si curieux de ce que chacun vit et fait, comment nous permettons-nous de juger les autres, jusqu'à leur look? Alors que nous sommes terriblement humiliés si un étranger nous voit à poil, ou en train de baiser, pourquoi avons-nous tant de plaisir à contempler des photos volées à d'autres personnes dans la même situation?"
"Le corps humain est magnifique. Tout irait mieux si les gens n'avaient plus honte de leur corps, face au miroir ou à d'autres personnes. [...] Notre corps nous est donné pour en jouir, pour l'admirer et l'honorer -- dans l'harmonie avec notre entourage et la plus complète liberté." Un plaidoyer urgent dans le contexte des deux continents américains en pleine guerre contre l'évolution de la situation des femmes, des personnes de couleur et des LGBTQI.
André
L'été dernier, alors qu'il sortait d'un club gay vers 4h. du matin, "Adam" a été violemment attaqué. Était-ce pour voler ses lunettes et le portable qu'il tenait à la main ou pour un motif homophobe? Il ne sait pas ce qui s'est passé. Inconscient pendant 5 à 15 minutes, il s'est ensuite relevé du trottoir, groggy et ensanglanté. Il a pensé qu'il avait trébuché. Son médecin lui a dit qu'au vu de ses blessures, il avait été tabassé. Le pire: deux dents cassées, dont l'une a nécessité un implant coûteux. "Cela aurait pu être pire; j'aurais pu être poignardé, on aurait pu me tier une balle, j'aurais pu perdre un oeil. [...] La vie est si fragile, et en même temps nous sommes si forts! Cette expérience me rend encore plus déterminé en tant qu'activiste LGBTQI. [...] Ce genre d'attaque se produit tout le temps, partout dans le monde. Des lesbiennes, des gays, des trangenre sont attaqués, battus, tués à cause de notre différence. Il faut que cela cesse."
Toutes les photos de mecs -- à part celles du président Trump
et de Milo Yiannopoulos -- sont tirées du site gay américain Nazi Feet.
La semaine dernière, Donald Trump a chaleureusement encouragé ses concitoyens à lire Reasons to Vote Democrat (Les Raisons de voter démocrate), un succès de librairie constitué de 260 pages vierges -- ce qui illustre l'analyse politique de l'auteur, journaliste du site conservateur Daily Wire: il n'y en a aucune. Mais le Donald n'avait pas pris le temps d'ouvrir le bouquin et de constater le gag...
Tous les médias font leur bilan des cent premiers jours de sa présidence. À mon avis, la photo ci-dessus résume la situation: le mec golfe dans l'herbe haute: il projette de la boue, du foin et un nuage de poussière plutôt que de jouer dans les règles avec une balle.
Actuellement, les politicards utilisent le nazisme et Hitler à toutes les sauces pour insulter leurs rivaux. Il y a trois ans, le président turc avait accusé Israël d'avoir surpassé Hitler en matière de barbarie. Cette année, afin de défendre le projet d'extension de ses prérogatives personnelles, il a qualifié l'Allemagne nazie de régime
présidentiel efficace. En même temps, il accusait Berlin de nazisme, puisque les ministres turcs n'étaient pas autorisés à tenir des discours électoralistes sur le territoire germanique... Les Américains aussi révèlent leur ignorance au sujet de l'extrême droite et du national-socialisme et vous sortent des "c'est pire que Hitler" qui frisent la négation des crimes commis durant la deuxième guerre mondiale -- comme si ils nous préparaient à une troisième.
Pouvoir aux Blancs.
Le Britannique Milo Yiannopoulos (ci-dessous), 32 ans, n'est pas un travesti de
boîte de nuit. Jusqu'à récemment, il occupait le poste de chroniqueur
vedette du site de la droite alternative américaine Breitbart (dont
le rédacteur en chef Steve Bannon était le conseiller personnel de
Donald Trump). Yiannopoulous est gay; il s'exprime de manière
provocatrice afin, dit-il, de stimuler la réflexion de ses lecteurs, ou de
ses auditeurs lorsqu'il tient discours dans des universités. Sinon il se
met en scène comme dans ce "bain de sang de porc" qui devait soutenir la
candidature de Donald Trump [!!!]. Ses sorties détonnent même dans un site raciste, misogyne
et anti-immigration: "Le contrôle des naissances rend les femmes moches
et cinglées". "Les droits des gays nous ont rendus plus stupides, il
est temps de retourner au placard." "Que préférez-vous: un enfant
atteint de féminisme ou de cancer ?"
Requête de Yiannopoulos à Trump: "Déportez les grosses et les gros", lors de son discours à l'Université du Colorado en janvier dernier. Autre péroraison universitaire en trav. Bain de sang.
"Je suis le
premier à voir arriver les choses parce que je me trouve à l'avant-garde
de la culture," affirme Yiannopoulos avec modestie. "Je suis le canari dans la
mine de charbon." Il se considère comme un agent de changement aux
États-Unis parce qu'il démontre qu'un mec "insolent et bêtasse et gay et
flamboyant" qui, en plus, suce des bites noires n'est pas obligé de
voter démocrate. Mais une interview à la télé l'an dernier l'a rattrapé
récemment. Il a perdu son poste de chroniqueur et l'avance de 250'000
dollars pour ses mémoires intitulés Dangerous. Et les invitations des universités. Il avait expliqué -- ce qui est vrai, que la pédophilie concerne les abus commis sur des petits enfants -- qu'il qualifie de crimes odieux -- alors que la pédérastie qualifie
les relations entre un adulte et un garçon en âge pubertaire. C'est, selon lui, comme un rite de passage pour un jeune homme gay. Lui-même avait eu une
relation avec un prêtre à l'âge de 13 ans.
Avril 1967. Dans un discours mémorable, le pasteur Martin Luther King
déclare que son pays est "le plus grand producteur de violence dans le
monde aujourd'hui". Ce premier sermon contre la guerre -- celle
que mènent les États-Unis au Vietnam -- lance une campagne qui fera
descendre les foules dans la rue pour manifester. King ajoute que cette
guerre n'est que l'un des symptômes d'une maladie bien plus profonde qui
ronge l'Amérique.
Reprenons l'histoire de l'Occident depuis les années
trente. Et rappelons-nous comment les nations européennes et celles des
deux continents américains ont réagi à l'extermination des Juifs par le
régime nazi. Et comment elles ont accueilli -- ou pas -- ceux qui ont pu
fuir. Toutes les "minorités" étaient passibles de mort en Allemagne.
Les Juifs, les opposants politiques, les homosexuels, les handicapés,
les gitans et les fidèles de certaines sectes chrétiennes.
Qu'est-ce qui a changé aujourd'hui? L'intégration des Noirs, celle des citoyens de
races ou religions étrangères n'est de loin pas résolue. Les femmes
souffrent encore des toutes sortes d'inégalités. Le statut des LGBT -- qui
semblait sur une voie favorable en Occident -- est remis en question. Les
riches sont devenus plus riches et la classe ouvrière trinque. Quant aux
migrants, ceux qui sont chassés de leur patrie par les guerres ou la
misère, ils trouvent porte close dans de nombreux pays, ceux qui ont pourtant
bénéficié d'aide et d'accueil lorsque leur situation était
périlleuse. Avec Trump, l'Amérique -- qui a exterminé ses peuples premiers
et s'est constituée de migrants -- refoule aujourd'hui les victimes des régimes
corrompus qu'elle a soutenus et des guerres qu'elle a suscitées. Quant
au Pouvoir Blanc, ce nazisme des classes défavorisées, il montre de nouveau
sa tête. Le site gay Nazi Feet qui ne publie que des photos en est un exemple. Pourquoi ces "Pieds nazis"? Parce que leurs victimes doivent les embrasser. À quand le retour de la peine de mort et du lynchage (dans les pays qui étaient sortis de la barbarie) ?
L'été dernier, alors qu'il sortait d'un club gay vers 4h. du matin, "Adam" a été violemment attaqué. Était-ce pour voler ses lunettes et le portable qu'il tenait à la main ou pour un motif homophobe? Il ne sait pas ce qui s'est passé. Inconscient pendant 5 à 15 minutes, il s'est ensuite relevé du trottoir, groggy et ensanglanté. Il a pensé qu'il avait trébuché. Son médecin lui a dit qu'au vu de ses blessures, il avait été tabassé. Le pire: deux dents cassées, dont l'une a nécessité un implant coûteux. "Cela aurait pu être pire; j'aurais pu être poignardé, on aurait pu me tier une balle, j'aurais pu perdre un oeil. [...] La vie est si fragile, et en même temps nous sommes si forts! Cette expérience me rend encore plus déterminé en tant qu'activiste LGBTQI. [...] Ce genre d'attaque se produit tout le temps, partout dans le monde. Des lesbiennes, des gays, des trangenre sont attaqués, battus, tués à cause de notre différence. Il faut que cela cesse."
