Dans son blogue consacré au fundoshi -- 六尺褌 -- auquel j'ai emprunté la plupart de ces photos, Ryan Rokushaku explique que cette modeste pièce de tissu a conquis aujourd'hui une double signification. Accessoire pudique couvrant les organes génitaux et celui de l'excrétion, le fundoshi occupe aussi un rôle érotique par l'ingéniosité de sa faible couverture. Dans son rôle traditionnel au Japon, comme dans d'autres pays asiatiques -- pensez à Gandhi en Inde -- il est la vêture des humbles, un symbole de pureté et de renoncement. Les Japonais le revêtent encore au XXIe siècle pour participer à des rituels traditionnels qui relient la place publique au temple, mais dans la fraternité mâle donc sans crucifixion.
Le fundoshi sert aussi de slip minimum dans les lieux où il est encore toléré, comme les bains publiques, certaines plages, ou la campagne pour les travaux des champs. Et les Japonais n'ont pas attendu le brassage avec les Occidentaux pour tirer tous les effets érotiques possibles de ce bandeau qui, à part son rôle de sous-vêtement, peut être utilisé pour achever un strip-tease, caresser, lier, attacher, aveugler, étouffer, suspendre ou faire bander plus longtemps... Notre fascination vient du fait que nous, les longs-nez, n'avons pas inventé d'accessoire aussi simple et versatile. Le string scie, mais c'est tout. Le jockstrap avec ou sans coquille ne concerne que certains athlètes; il allume les gays sans se prêter à des manipulations vraiment suggestives; et son rôle religieux est nul. C'est justement la part ambiguë du fundoshi qui nourrit les fantasmes...
Ryan Rokushaku attribue encore un autre pouvoir au fundoshi: "Il y a quelque-chose dans cet humble vêtement qui rappelle l'enracinement terrien que nous avons perdu. Aussi loin que nous nous trouvions de notre biotope, la quasi-nudité ne pourrait-elle pas nous aider à retrouver ce contact ?" Oui, le rapport, la communication entre nos fesses et la terre, entre nos deux fesses et l'herbe d'un pré, ou les galets d'une rivière, un rocher chauffé par le soleil, le sable de l'océan peuvent nous restituer l'énergie fondamentale dont nous avons besoin. Notre cul est le siège du chakra racine qui nous relie aux forces terrestres, à ce dont nous avons besoin pour vivifier notre corps, notre santé physique et morale et même... nos finances !
André
très interessant!!!
RépondreSupprimerTrès joli article.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé la photo d'un japonais poilu.