L'inventeur des jeans qui plaquent au paquet et à la raie des fesses

Le regard sur le corps nu du mâle a beaucoup varié d'une époque à l'autre. La sculpture gréco-romaine feignait de présenter un message spirituel ou héroïque. Les dieux, les empereurs et les conquérants à poil étaient splendides, même les plus âgés d'entre eux. Michel-Ange aussi a bénéficié de cette convention. Ensuite l'art s'est concentré sur le nu féminin. Dès le siècle dernier, la prise de conscience du fait homosexuel a obligé les artistes inspirés par le corps masculin à dévoiler leur préférence.
Quant à l'usage des blue jeans, il a changé avec l'évolution des moeurs. Inventés comme pantalons de travail sans taille ni forme, réservés aux tâches salissantes, les jeans sont entrés dans les moeurs de la société sous l'influence des homosexuels, et particulièrement celle d'un couturier américain. Au début des années 1970, c'est au Flamingo, un bar gay new-yorkais, que Calvin Klein a reçu une vision céleste en observant les gars qui évoluaient autour de lui.


Cette  génération de jeunes hommes virils avait remplacé les créatures maniérées qui papillonnaient jusqu'alors dans ce genre d'établissement. Torses nus bien dessinés, poils descendant du nombril jusque dans le jean au premier bouton dégrafé, c'est tout ce qu'il fallait pour exciter la créativité de Calvin Klein, grand réformateur du look masculin.

Klein a fait du jean un vêtement qui colle au paquet et aux fesses. Pour cela il a réduit la hauteur de la braguette, ce qui a mis en évidence ce qu'elle enferme; et il a modifié la couture du fond du pantalon afin de marquer intimement la raie du cul. Résultat de cet acte prophétique: les gays ne dansaient plus qu'en jeans. Puis gros succès financier: les hétéros ont suivi cette mode sans se rendre compte que les gays l'avaient lancée; ils l'ont donc adoptée sans prévention. Les pauvres chéris, s'ils avaient su...

André