L'histoire des blue-jeans commence vers la moitié du XIXe siècle lorsque l'entreprise Levy Strauss invente un bleu de travail qui va remplacer les salopettes des mineurs américains lancés dans la ruée vers l'or. À l'origine, le pantalon est taillé dans une toile en provenance de Gênes, teinte en bleu indigo. Les bûcherons l'adoptent aussi. Peu à peu, le fabricant ajoute des rivets en cuivre pour donner une note originale au produit, puis dispose des poches telles qu'on les connaît encore aujourd'hui; et il invente ces boutons timbrés pour la braguette qu'on ne trouve sur aucun autre pantalon. Coup de génie: ils apportent une épaisseur qui met en valeur le paquet.
Adopté par la population américaine, le blue-jean mettra du temps à conquérir le reste du monde. C'est la jeunesse qui s'en emparera d'abord jusqu'à ce que le jean finisse par faire son entrée dans le code vestimentaire et soit même repris par les couturiers qui ne font rien d'autre que de le vendre baucoup plus cher. La dernière révolution dans l'histoire du blue-jean en coton est récente; c'est l'adjonction d'un tout petit peu de fibre synthétique, de l'élastane, qui lui donne un touché plus doux et un peu plus d'élasticité, dès l'achat.
Les femmes ont vite apprécié cet avantage. Pour que les hommes s'y mettent sans imaginer leur virilité déshonorée par cette féminisation intérieure d'un vêtement qui est longtemps resté l'apanage du mâle, il a fallu que les fabricants trouvent la bonne formule publicitaire pour briser la résistance. Pourtant, ceux qui l'avaient essayé avaient été conquis: la nouvelle souplesse du tissu permettait de s'asseoir sans avoir à l'étirer sur le genou ni, le cas échéant, à porter la main au paquet pour le desserrer. Puis ceux qui, l'été venu, adoptent le free balling, c'est-à-dire cul nu, sans slip ni caleçon dans le pantalon, ont apprécié que leurs couilles s'étalent sur un plancher moins rugueux.
Un jean avec plus d'élasticité représentait un affront à l'idée que se fait de lui un "vrai gars". Pour sauver l'honneur des mecs, les vendeurs ont mis l'accent sur les avantages que ce pantalon offre aux athlètes en mouvement. Si l'on regarde des portraits des rois de France ou d'Angleterre, avec leurs perruques, des rubans, du frou-frou, et ces braguettes proéminentes, on comprend que la féminité et la masculinité ont pris des formes et des vêtements fort différents suivant les époques. Au siècle dernier, les femmes qui empruntaient le pantalon aux hommes mettaient en danger leur réputation. Tout évolue; au XXIe siècle, il se trouve que des mecs craignent d'adopter des pantalons qu'ils trouvent trop féminins dans leur confort... Sic transit gloria mundi.
André
savais-tu que le nom blue jeans signifie "blu di Genova" =bleu de Gênes"?
RépondreSupprimerOui, Xersex,
RépondreSupprimerc'est à la troisième ligne de mon texte.
Il manque un e à baucoup.
RépondreSupprimerAu moment d'enlever un jean moulant, j'avais la sensation qu'on m'enlevait la peau car j'avais l'impression qu'il me collait à la peau..
Origine qui passe par Nîmes qui crée la toile utilisée pour fabriquer des jeans...
RépondreSupprimerRenéPaulHenry,
RépondreSupprimerTu as raison: la variété denim, plus rugueuse est originaire de Nîmes. Il y a aussi des racines suisses (!) que je n'ai pas mentionnées.
Ah les jeans élastiques... J'en porte parfois et c'est toujours d'un confort inégalié
RépondreSupprimerUn exemple de sujet pour un article
RépondreSupprimerhttps://www.paris-normandie.fr/actualites/faits-divers/le-rencard-tourne-mal-au-commissariat-de-rouen-la-grosse-bevue-du-policier-coquin-AF15321436
Légende urbaine??? J'avais entendu dire que M. Levi avait eu l'idée de remplacer la flanelle - trop fragile pour le travail dans les mines - par de la toile de tente.
RépondreSupprimerAprès avoir offert les premiers exemplaires pour tests in situ et au vu des excellentes appréciations des cobayes, l'affaire était lancée et le succès au rendez-vous