dimanche 20 novembre 2022

Pouvons-nous dépasser les obstacles actuels qui nous paralysent ?














Je viens de lire que la moitié des hommes entre 40 et 70 ans souffrent de difficultés érectiles. En tant que vieux couillon de 86 ans, je ne serais donc pas concerné ! C'est à peu près vrai. Deux fois veuf, je suis pourtant considéré comme célibataire: nous ne pouvions pas nous marier à l'époque de mes grandes amours. [Oui, en français, amour, délice et orgue sont féminins au pluriel, comme si les mecs n'y avaient pas droit !] Ma passion amoureuse s'est successivement  portée vers deux gars dont l'un a été tabassé à mort et l'autre terrassé par un cancer. Ces désastres, et d'autres, -- j'ai connu la 2ème guerre mondiale à distance, ai participé à la lutte contre le sida -- ont rendu ma vie encore plus précieuse.

 



En Europe de l'ouest, les conséquences de l'éco-anxiété, de deux pandémies, puis de la guerre rendent la vie des jeunes hommes très difficile. Pertes d'emploi, études perturbées, relations amicales et amoureuses contrariées: tout cela peut occasionner de l'anxiété, une perte de tonus, voire une dépression et des difficultés érectiles. Or l'impuissance masculine -- même passagère -- entraîne un sentiment de honte, alors qu'elle devrait être simplement considérée comme une maladie. Bien sûr, elle empêche la pratique d'une sexualité exploratoire, si importante durant la jeunesse. Et à cause de cette gêne, les gars retardent le moment d''aller consulter un médecin ou un psy.


On constate depuis quelques décennies une baisse de la fertilité du sperme. Quant à l'étude de l'impuissance masculine, elle figure déjà dans le papyrus égyptien d'El-Lahoun datant d'environ 2000 avant notre ère. Selon ce traité de médecine, l'homme qui est incapable d'accomplir l'acte sexuel doit être soigné, soit avec des médicaments naturels, soit par envoûtement. Les médicaments sont composés de pommades à base de plantes, fruits, minéraux ou de produits animaux. Eh oui, aujourd'hui, on est en train de retrouver des recettes semblables, soit en comprimés, soit via le comportementalisme.


Revenons au 21e siècle. Une autre maladie très contagieuse se manifeste. Celle des gens qui nient la réalité des catastrophes annoncées, qui n'ont rien à foutre de la famine dans les pays du sud ni de l'avance des virus, car ce ne serait qu'une invention de gouvernements despotiques. "Avec moi, ce qui se passe en Ukraine ne serait jamais arrivé" déclarait l'autre jour Donald Trump. Sous-entendu, si vous m'élisez président, vous pourrez continuer votre petite vie pépère comme si de rien n'était. Putain de merde ! Je reviens à mes expériences. Comme beaucoup d'humains, j'ai connu des moments difficiles durant ces 86 années.




À l'âge de 7 ans, j'ai appris que mon père avait eu une première épouse avant ma mère. Cette femme très dépressive s'était suicidée au gaz, entraînant leurs deux enfants dans la mort. Personne n'a accompagné le petit garçon que j'étais dans la compréhension et l'assimilation de ce drame. À partir de cette révélation, j'ai commencé à douter des enseignements religieux que je recevais quotidiennement... Le jour du dernier soupir de mon compagnon tabassé, un camarade que j'aimais comme un frère est mort du sida. Personne, dans mon entourage proche, ne m'a serré dans ses bras. Plus tard, un autre copain atteint du sida que j'avais accompagné durant trois ans s'est suicidé. Ensuite, mon nouvel amoureux, auprès duquel j'imaginais vivre jusqu'à ma fin, est mort d'un cancer.





Le milieu religieux dans lequel j'ai été élevé était lourdement homophobe. En revanche, je n'ai jamais été insulté par mes camarades à l'école ou à l'université. À l'époque, on imaginait que les "pédés" se recrutaient parmi les artistes. Dans les années 1970, je me suis engagé avec d'autres gars à lutter en faveur de notre égalité. Dans les entreprises où j'ai travaillé, les supérieurs étaient suffisamment tolérants pour respecter mon engagement dans le milieu "pédé", devenu "gay", puis LGBTQ+, puis "queer". Je m'affichais de plus en plus dans les médias et j'ai subi des attaques. Or, l'avantage de ne pas fonder une famille, c'est de ne pas lui faire subir vos emmerdes...








Le moteur qui m'a permis de dépasser les épreuves se nomme résilience, soit la capacité de retrouver l'équilibre et de me développer en dépit de l'adversité, voire grâce à elle. Cette résilience m'a appris à devenir l'auteur de ce que j'en faisais. Un don que j'ai reçu de mon père à la naissance. 

André







Un mari pour la vie.










4 commentaires:

  1. bonjour ! nous avons tous des épreuves dans la vie ! j'ai vu sur mon journal,(le progrès de lyon, version Jura ) la semaine dernière, qu'un jeune homme de 20 ans s'est tué en voiture. sur le faire part de décès, la famille a indiqué = son compagnon, Maxence. hier, nous apprenons que, après les obsèques samedi, l'ami du défunt, 22 ans , s'est tué en voiture, dimanche matin, au mème endroit que son amoureux ! c'est ça l'amour fou ! quelle tristesse, quelle beauté !

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  2. En lisant ton histoire, j'ai remarqué que t'as du perdre beaucoup de personnes. Je crois qu'une leçon que t'as été forcée d'apprendre est d'apprendre à perdre des êtres chers, précisément pour exercer ta résilience. N'oublies pas que je crois à la réincarnation.

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  3. Oui Xersex,

    Je crois aussi que notre âme connaît de nombreuses vies. Mon compagnon qui a été tabassé et en est mort, j'ai découvert longtemps après, en retournant dans des vies antérieures, que nous avions déjà vécu ensemble en couple hétéro et que cette fois-là, c'est moi qu'on avait tuée... Peut-être que j'en ferai une fois le sujet d'un blogue.

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  4. ce sera très interessant sans doute

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