dimanche 26 mars 2023

L'amour vache : le discrédit d'une grande banque crèe un mastodonte





Sur la planète Terre, les clichés se rapportant à la Suisse sont: chocolat, vaches, montagnes, montres et pays minuscule. Or, pour les banquiers américains, il est rageant de constater qu'une nation comptant seulement huit millions d'habitants -- la moitié de New York City -- peut héberger des banquiers aussi puissants, culottés et crapuleux qu'ils ne le sont eux-mêmes. Et pour les Helvètes (citoyens suisse), il est rageant d'apprendre que leurs instances de surveillance ne sont pas intervenues lorsqu'il était possible de remettre la banque Crédit Suisse -- plus de 50'000 employés à travers le monde -- sur la bonne voie.

Il y a beaucoup d'eau dans le lait suisse...

Donc Crédit Suisse se fait bouffer par sa rivale UBS, l'Union de Banques suisses qui employait déjà près de 70'000 personnes et a la réputation d'être la plus grande au monde dans la gestion de fortune. Ce que cette débâcle signifie, je  n'y comprends rien. Et, concernant le lait suisse, je ne saisis pas non plus que des vaches puissent en produire en bouffant de la neige -- voyez ci-dessus la connerie des publicitaires. Oui, on est entouré de bluff , d'incompétence, de tromperies et de secrets. C'est une broutille comparé aux tourments que subissent d'autres peuples.






Le quotidien britannique Financial Time a publié une chronique étonnement précise des empoignades qui ont aboutit à la fusion-disparition de Credit Suisse engouffré dans le groupe UBS, sous la pression bâclée des autorités helvétiques. Les journalistes précisent même que les tractations ont eu lieu par vidéo-conférence via Zoom. Ils donnent même les noms de code utilisés pour la manœuvre.


Une mastodonte par rapport aux autres.

Dans les textes évoquant la situation d'urgence touchant cette banque "d'importance systémique" je me demande ce que systémique peut bien signifier et je pense à la réplique d'Arletty dans Hôtel du Nord.





Film de Marcel Carné sorti en 1938, Hôtel du Nord est resté dans les annales pour le dialogue entre Arletty, la prostituée, et Louis Jouvet son protecteur. Elle: "Tu n'as pas toujours été fatalitaire !" Lui: "Fataliste... Oui, j'ai besoin de changer d'atmosphère." Elle: "Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?" Moi: "Systémique, systémique, cette banque a-t-elle une gueule systémique ?"


Les combats de reines entre des vaches de la race d'Hérens se déroulent dans le canton du Valais. De forte corpulence, dotées d'un tempérament vif, ces dames se défient normalement dans les pâturages pour établir la hiérarchie dans le troupeau. Mais elles ne se blessent pas. Celle qui se sent perdante se détourne de son adversaire. Des affrontements sont organisées en été devant un public qui jubile.

Aux reines de la lutte on ne scie pas les cornes.

Lecteur qui m'a suivi jusqu'ici, tu imagines probablement que j'accorde trop d'importance aux vaches. Si pour éviter une catastrophe mondiale -- parce que dans la finance on réagit à la seconde près -- les autorités suisse n'ont pas pris le temps de consulter le peuple, elles le font dans d'autres situations, là où aucune autres nation n'y songerait. Exemple: en novembre 2018, nous avons voté sur l'écornage quasi systématique des bovins et des caprins. Les centres urbains et quelques régions de montagne ont été sensibles aux arguments des défenseurs du bien-être animal, mais l'initiative a été rejetée à 54%.


Les mecs s'affrontent aussi, mais ils manquent de cornes. Faute d'être sélectionnés parmi ceux qui l'ont longue et épaisse et se mesureraient aux minutes durant lesquelles ils résisteraient avant de lâcher la crème, ils endossent un short de jute muni d'une ceinture. Les vainqueurs de la "lutte à la culotte" ancestrale sont couronnés lors des fêtes cantonales, devant des milliers de spectateurs enthousiastes. Le grand gagnant reçoit un prix vivant, par exemple un taureau.




Bousillé par des années de très mauvaise gestion, le Crédit suisse n'a pas fini de faire parler de lui. Interrogé sur qui portait la responsabilité du désastre, son Président a répondu: "Twitter".

André


















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