samedi 13 novembre 2010

Modèles académiques de père en fils

L'exposition de "Nus académiques" (1664-1790) qui se tient au Musée des beaux-arts de Bordeaux jusqu'à fin janvier attire notre attention sur les artistes, mais aussi sur leurs modèles et les moeurs de l'époque. Elle présente cent dessins appartenant à la collection de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
En France, l'Académie est un rassemblement de vieux couillons chargés d'empêcher la langue d'évoluer. Ailleurs c'est une société savante, ou pas (Académie de coiffure, de karaté, de billard). Ce qui nous intéresse ici, c'est l'académie exercice de dessin et de peinture, où l'on travaille d'après un modèle nu. Aux 17e et 18e siècles, apprendre à dessiner d'après un être vivant et non seulement des reproductions de statues était une exigence. L'institution n'autorisait que les modèles masculins.

L'École disposait de modèles de conformations physiques et d'âges différents. Ils devaient être endurants pour tenir la pose longtemps, parfois dans des positions très inconfortables et, bien sûr, face à des artistes qui s'en foutaient royalement. Une dose d'exhibitionnisme pouvait soutenir leur moral, mais pas le petit narcissisme de la folle ordinaire. Ceux qui ne supportaient pas la discipline étaient priés d'aller... se rhabiller. On note des cas de charge "héréditaire" comme chez les Gobin où François a succédé à son père après avoir posé avec lui pour Les lutteurs de Nocret, Gobin le jeune étant de face. D'autres doubles académies étaient réalisées à l'économie et l'on reconnaissait le même visage sur les deux personnages.

En haut à g.: Homme debout frappant un taureau, Antoine-Jean Gros (1790). À dr.: Les lutteurs, Jean Nocret (1666). En bas à g.: Homme assis, Jean-Baptiste Isabey (1789). À dr.: Hercule au repos, François-Guillaume Ménageot.
 
André

2 commentaires:

Gil a dit…

Puissants ces dessins. Ils me plaisent.

Orion a dit…

beaux dessins