mardi 29 septembre 2020

Des groupes de soutien pour mâles taiseux ou en grande détresse


(Cette page a déjà été publiée en octobre 2017. Blogger vient de modifier les coulisses de fabrication de Blogspot. C'est tellement labyrinthique, inextricablement dédaléen et inutile pour arriver au même résultat que j'y perds des heures précieuses et mon calme. Cette mouture superflue sort probablement du cerveau de jeunes informaticiens fourvoyés dans le marketing, pauvre science de la vacuité contemporaine. Si je ne peux pas retrouver le chemin de la mouture précédente, j'abandonnerai à regret la publication de ce blogue commencée en 2008. Je n'ai plus l'âge de ces couillonnades.)




Les hommes, en moyenne, meurent plus tôt que les femmes. Dans la classe ouvrière, cette différence est due à la dureté des travaux professionnels, aux conduites à risque et à la réticence d'aller consulter un médecin. La ténacité est considérée comme une vertu virile, aussi bien au travail que dans les beuveries. L'écart scandaleux entre les salaires des métiers physiques et ceux des cols blancs met les pères de famille à rude épreuve; ils sont souvent obligés de renoncer à des soins (par ex. dentaires) et d'accepter des heures sup pour équilibrer leur budget.








Dans la classe moyenne, on constate de plus en plus de problèmes de santé mentale. On ne parle pas de dépression, c'est tabou, mais de stress et  de burn-out pour sauver l'honneur. Il y encore beaucoup de progrès à réaliser dans l'attitude des mecs envers leur santé physique et mentale. Néanmoins, peu à peu, le machisme fait place à une virilité mieux ancrée dans la réalité et moins orgueilleuse. Les groupes d'hommes qui s'étaient développés au siècle dernier, sous la pression des épouses féministes, renaissent aujourd'hui dans des compositions différentes.




La première fois que j'ai participé à un "groupe d'hommes", c'était dans les années 1970, lors d'un week-end prolongé dans la campagne proche de Genève. La plupart des gars étaient des expatriés travaillant dans les organisations internationales. J'ai souvenir d'un cercle d'une trentaine de mâles, à peu près tous hétéros, assis en tailleur, à poil. Une seule femme siégeait parmi nous. Elle n'a pas quitté ses vêtements: c'est elle qui dirigeait le groupe ! À l'époque, les organisateurs n'avaient pas trouvé de coach mâle compétent.




Au programme: partage en petits groupes et divers exercices. Pour apprendre la confiance, un mec les yeux bandés se fait conduire par un voyant dans les cages d'escalier et à travers les parcs entourant la demeure. Pour apprendre à parler d'autres choses que de boulot, de foot ou bagnoles, un gars debout se déshabille lentement devant un autre assis par terre. Il doit fournir autant de détails que possible sur chaque pièce de vêtement avant de passer à la suivante.



Plus facile de faire les couillons que de se mettre à nu moralement.

Dans pareille situation, une femme aurait raconté: "Cette petite culotte, j'ai fait cinq magasins pour la trouver" et expliquerait pourquoi (forme, couleur, textile, etc.) À l'époque, sauf pour moi, la réponse standard était: "ma femme achète mes slips." Mais on demandait de creuser le sujet. Alors, un peu confus, le pauvre gars finissait par expliquer pourquoi il avait passé du calcife informe au Jockey avec ouverture en porte-feuille et poursuivait avec des aveux concernant le rapport à sa bite, sujet qu'on n'abordait pas à l'époque, même avec un proche.






Discussion en groupe à quatre. Le thème: quand et comment j'ai commencé à me masturber. Une thématique embarrassante il y a un demi-siècle. Les plus courageux enchaînaient sur leurs difficultés conjugales et les branlettes à la hâte sous la douche, lorsque Madame avait "mal à la tête". Puis plongeaient dans les problèmes du couple et découvraient que les autres aussi traversaient des crises profondes. Constat difficile entre hommes qui avaient commencé le week-end avec un sourire vainqueur.




Quelques groupes d'hommes ont survécu à cette époque. Aujourd'hui, les entreprises organisent des stages de défi pour rendre leurs cadres plus combatifs (ils disent "agressifs" parce que l'esprit guerrier est partout). Les groupes d'entraide -- à valeur thérapeutiques -- offrent la possibilité de soigner les dépendances, de parler des abus subis durant l'enfance, des souffrances du divorce, du stress professionnel et des problèmes de bite molle (impuissance, par ex. à la suite d'un cancer de la prostate). Les LGBT aussi ont l'occasion de parler des angoisses et de la tentation du suicide vécues avant leur coming out. Des accouchements douloureux qui débouchent sur une délivrance. Et c'est la découverte du soutien reçu grâce au groupe. Il permet -- aussi bien aux taiseux de la classe ouvrière qu'aux orgueilleux des bureaux -- d'évoluer vers plus d'assurance et de liberté.

André






Tirer tous à la même corde.

Des moments tribaux pour discuter et apprendre.

 

 

Post-scriptum concernant la situation politique actuelle

sur plusieurs continents

 

"Il faut souvent changer de politiciens, c'est comme les langes et pour la même raison." -- Mark Twain.








jeudi 24 septembre 2020

Le " bon vieux temps " -- et deux artistes épatants d'aujourd'hui




















Trois brèves vidéos du contre-ténor Jakub Józef Orliński qui raconte sa passion pour la break-dance et chante l'air "Vedro con mio diletto" d'Antonio Vivaldi, accompagné par Alphonse Cemin au piano. Son sens du partage et sa liberté font honneur à la jeune génération engagée que j'admire et soutiens de tout mon coeur.






































S
éance d'enregistrement du contre-ténor Max Emanuel Cenčić consacrée à des airs d'opéras de Johann Adolf Hasse, sous la direction George Petrou. Cenčić s'est produit pour la première fois en public à l'âge de 6 ans ! Il a mené une première carrière de soliste en tant que sopraniste. Puis il s'est retiré durant quelques années pour changer de tessiture avant de revenir à l'opéra.







samedi 19 septembre 2020

Néron et Donald face à l'incendie : rien de nouveau sous le soleil




Le 18 juillet 64 de notre ère, la ville de Rome est en feu. L'incendie provoque des milliers de morts et l'on compte environ 200'000 sans-abri. L'empereur Néron est considéré comme responsable car il lui faut un grand espace pour construire son futur palais. Le feu inspire l'artiste en lui: accompagné de sa harpe, il chante la catastrophe comme d'autres avaient mis en musique la chute de Troie. Des incendiaires à sa solde participent à l'extension du feu dont on accusera les chrétiens. L'année 2020 de notre ère est celle du Donald américain. Piètre artiste, il tweete avant l'aube et annonce que le virus (dont il connaît le danger dés février) sera rapidement circonscrit. L'autre jour, lors d'un passage en Californie entre deux meetings électoraux (sans distanciation, ni masques), il a rassuré les victimes des trois États ravagés de l'Ouest par un "ça finira par se refroidir". Répondant à ceux qu'inquiète le réchauffement climatique, il a précisé: "Je ne pense pas que la science sache réellement."



Nihil novi sub sole est la traduction latine d'un verset désabusé de la bible, dans L'Ecclésiaste, qui affirme: "Ce qui fut sera, ce qui s'est fait se refera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil." Néron et le Donald: tous deux pareils. Ils soufflent sur les braises. Sauf que le président n'accuse pas les chrétiens pour les manifs et les brasiers qui dévastent les rues de nombreuses cités ainsi que les forêts en feu. Les coupables seraient les communautés noires, les démocrates communistes pédophiles, les transgenre, etc. etc. Quant aux chrétiens fondamentalistes du XXIe siècle, ils ont changé de camp: ils offrent un soutien solide au menteur, au tyran et ils voteront républicain.

 





Autre expression latine: panem et circenses, du pain et des jeux du cirque. Aujourd'hui, les États-Unis exécutent leurs condamnés à mort dans les prisons. Mais ils offrent des spectacles où l'on casse les os des animaux et souvent aussi des hommes dans les arènes de rodéos. Ils font couler le sang sur les rings de WWFC, les World War Fighting Championships. Dans la Rome de Néron, la journée dans l'arène commençait par des combats d'animaux sauvages. Ensuite, des prisonniers devaient se mesurer à mains nues avec d'autres fauves. Suivaient des mises à mort de repris de justice. L'après-midi était consacrée aux duels mortels de gladiateurs. Le public américain est à peine moins cruel, lui qui se repaît chaque soir de séries policières pour oublier que ses soldats et ses drones mènent des guerres interminables au Moyen-Orient.
























N'y aura-t-il vraiment "rien de nouveau sous le soleil" à la fin de cette année ? Ne nous laissons pas abattre par le chaos actuel. Ce dont nous avons besoin, chacun/e, c'est d'un engagement délibéré. Lorsqu'on entre dans le mur, deux possibilités se présentent: soit on se laisse fracasser, soit on trouve la force de réagir. Si nous nous engageons positivement, avec autant de patience que de force, les situations négatives passeront au positif. Il y a suffisamment de gens -- et beaucoup de jeunes -- prêts à se battre pour travailler à un avenir plus harmonieux, même s'il sera moins dispendieux. J'en ai fait l'expérience tout au long de ma vie et je vous promets que cela en vaut la peine.

André




Mother, mother There's too many of you crying Brother, brother, brother There's far too many of you dying You know we've got to find a way To bring some lovin' here today

 Father, father This don't need to escalate You see, war is not the answer For only love can conquer hate You know we've got to find a way To bring some lovin' here today