La Fête d'octobre de la bière (Oktoberfest) se tient actuellement à Munich
(München) jusqu'à dimanche 6 octobre. Habituellement, elle
attire autour de 7 à 8 millions de visiteurs qui avalent à peu près le
même nombre de litres de bière, sans compter d'autres liquides dont le
vin. La boisson officielle est produite par les six brasseries
industrielles de la ville; leurs tonneaux de parade participent au défilé inaugural
ci-dessous. Ils donnent le ton à cette fête bavaroise hyper-lourdingue où
l'on se soûle, l'on bâfre et l'on chante à tue-tête.
Les gars portent la culotte ou le short de cuir (Lederhose) et les
femmes un costume tyrolien (Dirndl). La culotte fait partie du
patrimoine des trois régions germaniques, Allemagne, Autriche et Suisse.
Adolescent, je l'ai portée brièvement lorsque je fréquentais l'école en
Souabe. En Bavière, le pont qui se rabat sur le devant est maintenu par
des boutons typiques qui rappellent les cornes d'un cerf. Le cuir est
épais et il faut beaucoup le porter, sans le nettoyer, pour l'assouplir.
Peu de mecs l'enfilent à cru. La culotte a connu une mauvaise passe au
19e siècle: jugée trop vulgaire. Il a fallu que le roi Ludwig II de Bavière
la remette à la mode, puis que Franz Josef d'Autriche la revête pour aller
chasser.
Plus tard, c'est l'Église catholique qui a stigmatisé la culotte de cuir. Les
calottins ont décrété que les genoux nus et poilus désacralisaient leurs lieux
de culte. En 1913, l'archevêque de Munich l'a déclarée
obscène. Plus tard, les Nazis l'ont érigée en symbole du national
socialisme et idéalisée jusqu'à le transformer en fétiche de leurs
montagnes sacrées. Dès 1938, ils ont interdit aux Juifs ainsi qu'à tous
les autres "non ariens" de les porter. Depuis 1970, l'Oktoberfest invite les organisations LGBT locales à organiser une journée gay au sein de la fête.
Vu l'affluence quotidienne, les visiteurs disposent de 878 mètres d'urinoirs, ce qui n'empêche pas les mecs en pleine biture de pisser dans n'importe quel coin. Ceux qui se gavent des nourritures grasses proposées à côté de la bière ont l'habitude de vomir entre leurs pieds... Toute la manifestation est étroitement surveillée par la police depuis qu'un extrêmiste de droite a fait exploser une bombe déguisée en extincteur en 1980. Elle avait tué treize personnes et en avait blessé 201, dont 68 grièvement.
On se presse fraternellement entre les rangées de pissoirs.
Humour allemand: trier l'urine.
À Berlin: ces gars sortent de l'église protestante où l'on a béni leur mariage.
On dit souvent -- en parlant des autres, bien sûr -- que l'arbre les empêche de voir la forêt. En ce qui concerne la défense du climat, cela fait longtemps que notre égocentrisme nous empêchait de prendre les mesures nécessaires, par exemple de renoncer à nous entourer d'objets, de nourritures et de vêtements superflus. Les forêts brûlent, elles se dessèchent, elles périssent et soudain l'arbre qui nous empêchait de prendre sérieusement conscience du péril meurt lui aussi. Un mouvement de millions de manifestants à travers le monde se mobilise, jeunesse en tête. Les vieux couillons (comme moi) qui connaissaient cette menace depuis longtemps et n'y répondaient que paresseusement se font dérouiller par des gamins qui semblent sérieux dans leur prise en main de l'avenir qui les menace. C'est prodigieux !
Hier à Sydney, Australie.
Hier à Berlin, démonstration Porte de Brandebourg: si la glace fond, c'est la mort.
Bruno Manser - Die Stimme des Regenwaldes (La
voix de la forêt tropicale) a été projeté la semaine dernière en grande première au
15e Festival du film de Zurich. C'est l'une des productions les plus chères de l'histoire du cinéma suisse. Elle met en scène un personnage réel, l'activiste Bruno Manser, l'un des premiers Suisses à lutter
en faveur du climat et contre la déforestation. Il avait disparu en l'an
2000 en Malaisie lors de l'une de ses nombreuses expéditions. Tourné en Indonésie, le film met en évidence la vulnérabilité des écosystèmes menacés
par l'industrie du bois ainsi que le courage de ce pionnier du
mouvement écologiste, qui s'est battu jusqu'à la mort pour préserver la
forêt de Bornéo aux côtés des Indiens Penan.
Les gars qui se grattent les couilles de manière répétée -- même en
public -- entrent dans deux catégories: 1) ceux qui endurent une
irritation passagère, 2) et les autres qui souffrent d'un toc, souvent
causé par le stress. C'est le cas du célèbre sélectionneur et entraîneur
de foot allemand Joachim Löw, sous pression durant des matchs. Il a été
surpris à de nombreuses occasions dans des gestes plutôt embarrassants
comme on peut le voir ci-dessous. (La bande sonore ne correspond pas aux
prises de vues, elle a été enregistrée alors que la vidéo était
projetée devant un public étonné.)
Il existe des thérapies permettant de se déconditionner à l'intention
de ceux qui se touchent les boules ou les fesses sans s'en rendre
compte, ou se curent le nez durant un match et avalent leur récolte. Les
psys ne sont jamais en manque pour expliquer les causes probables de
ces manies. Toc de vérification, geste pour lutter contre une phobie,
régression à un stade infantile sous la pression du public dans le
stade, recentrement en sentant une émanation de soi, rituel conjuratoire
pour appeler la victoire de l'équipe... Voici une vidéo instructive
pour ceux qui ont souvent besoin de recentrer le matos dans leur slip.
Burnes, burettes, baloches, boules et bien d'autres... Étant donné
leur importance dans notre existence, les couilles ont inspiré un large
vocabulaire aux poètes du corps. Dans le registre alimentaire, on a par
exemple nuts = noisettes en anglais, ou Eier = les oeufs
en allemand. L'occasion de découvrir quelques recettes anglaises pour
apprêter les oeufs du petit-déjeuner, à l'intention des célibataires
pressés. Bon appétit !