samedi 28 novembre 2020

En quête d'un vaccin pour raviver l'amour entre deux gars





Avec la pandémie, les célibataires sont particulièrement touchés par la déprime, eux qui passaient leurs soirées et fins de semaine dans des lieux de rencontres fraternelles. Pensons aussi aux gars qui sont privés de transpirer en en compagnie de leurs potes sportifs. Les réseaux sociaux racontent ces déboires. L'épreuve que Marc décrit ici est antérieure à la crise sanitaire; il s'agit probablement du virus de l'habitude qui gangrène beaucoup de couples, peu importe leur orientation sexuelle.







Marc déclare: "J'ai dépassé la soixantaine. Voilà plusieurs années que rien ne se passe plus avec mon compagnon. J'en souffre d'autant plus que je suis turlupiné par le sexe. Hors de question d'aller voir ailleurs, évidemment. Mais je suis accro à la masturbation et à la pornographie (merci le web !). Attiré aussi par les mecs que je croise, bien que je demeure sage. Je me demande s'il y a un sens à ces désirs, s'il y a moyen de les sublimer ou s'il faut accepter de se laisser submerger par des imaginaires délirants. En parler avec mon compagnon ? Je crois que nous n'en sommes plus là. Simplement, je voudrais essayer de comprendre le sens de ce que vis. Et surtout cette furieuse envie de me branler tous les jours, est-ce raisonnable à mon âge ?"




Lecteur, exprime ton avis via la rubrique des commentaires ! Une phrase de Marc m'interpelle d'emblée: "Hors de question d'aller voir ailleurs, évidemment." Lui et son compagnon se sont-ils mariés à l'église, à la mosquée, ou à la synagogue, promettant à Dieu, Allah, Jehova de rester techniquement fidèles l'un à l'autre jusqu'à ce que la mort les sépare ? Dans un couple où l'indifférence s'est installée, je comprends que des époux préservent une cohésion pour les enfants. Mais dans notre cas, pourquoi maintenir les formes alors que le fond fait défaut ? Peut-on en parler d'homme à homme et trouver ensemble une solution ? Peut-être que réveiller le sens de la fraternité au sein d'un couple de mecs est chose possible.




Marc ne dit rien sur le fonctionnement de son couple. Et il se demande s'il peut sublimer sa sexualité. Pourquoi ? Il n'y a pas d'âge limite si l'on est en bonne santé. À 84 ans, je puis l'assurer que le désir et le plaisir sont toujours présents, dans de nouvelles tonalités. Si les préceptes bibliques empêchent Marc "d'aller voir ailleurs", qu'il se rappelle ce commandement biblique: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". L'amour envers son compagnon présuppose que Marc accepte d'abord ses propres limites, qu'il laisse tomber une culpabilité dévalorisante ce qui lui permettra de progresser dans sa propre vie et aussi d'aimer l'autre tel qu'il est.




Ce que je pressens dans "rien ne se passe plus avec mon compagnon" c'est qu'ils ne s'écoutent plus. Si je compare schématiquement les façons de régler les problèmes dans différents pays, je vois une manière directe en Allemagne. Je vois la façon détournée et biaisée des Britanniques (exemple: Brexit). L'engueulade à la française où, au lieu d'écouter l'autre, on pense à ce qu'on va lui rétorquer. La coutume helvétique de la recherche du compromis qui prend plus de temps... Quand on aime vraiment, on pense aussi aux appétences de l'autre. S'il a parfois besoin d'aller voir ailleurs, d'accord; il reviendra ensuite. S'il désire se branler, c'est naturel. Les gars qui s'efforcent de nier leurs propres besoins ne font pas d'excellents partenaires car ils se privent de développer leur vraie personnalité. Alors, "rien ne se passe plus" dans le couple.


L'un des problèmes de notre culture judo-crétine, est que nous plaçons les règles au-dessus de la réalité. Pourquoi n'a-t-on pas la possibilité de chercher respectueusement ailleurs ce qu'on ne trouve pas dans le couple, sans mentir ni tout casser ? Un compagnonnage est vivable si chacun accepte de ne pas être "tout pour l'autre". Je suggère à Marc de se rendre ici où j'ai traité le sujet du pluri-amour, et ici où le Dr Luc Bodin propose une méthode permettant de se réconcilier avec soi-même afin de mieux comprendre et aimer l'autre. Pour mener une vie stimulante, un gars ne devrait jamais cesser d'explorer.




Néanmoins, j'ai l'impression que la méthode la plus douce et la plus efficace pour Marc de rétablir le dialogue avec son compagnon serait de lui proposer un massage en s'inspirant des gestes de ce chiropraticien. Kai se promène dans les rues et les parcs de Londres; il offre gratuitement d'exercer son art sur les corps de personnes dont il perçoit la solitude et la douleur. Il nomme sa mission Riding the wave of love, chevaucher la vague de l'amour. Pour le suivre, il suffit de concentrer l'amour du prochain qui nous habite dans nos deux mains -- au lieu du cerveau -- et de les laisser agir. Bien sûr en évitant les manipulations qui sont l'apanage d'un chiro. Tous mes voeux à Marc ! 

André









lundi 23 novembre 2020

La fausse pudeur et les feuilles de vigne tombent : vive l'automne !









À l'automne de la vie d'un mâle, la feuille de vigne de ses illusions tombe. Et il s'observe dans le miroir qui reflète son corps et dans un autre, plus secret, qui lui révèle l'état de son âme. Si l'homme a pris soin de sa forme et du fond, il peut se contempler avec le sourire de l'aîné accompli: il reconnaît que l'harmonie compense les dégradations, que la créativité et la sagesse surpassent la masse accumulée autour de ses hanches. Les épreuves ont tanné son cuir et culotté son courage. Il vérifie aussi que son coeur est toujours amarré à ses couilles. Il peut adresser un clin d'oeil au jeune homme coquin qu'il est demeuré malgré les apparences... Aux gars qui se préparent à temps, cette étape de la vie réserve des surprises étonnantes, des jouissances nouvelles et des amitiés rares. Du plaisir en perspective pour vous, les sexa- et septuagénaires !

André














mercredi 18 novembre 2020

Novembre, mois de la prévention des cancers masculins





En 2003, deux potes australiens qui se tapaient une bière dans un bar de Melbourne se demandant comment ils pourraient inciter d'autres mecs à faire pousser leur moustache. La mère d'un de leurs copains avait mis en place une organisation chargée de collecter des fonds en faveur de la prévention du cancer du sein et ils ont décidé d'en faire autant pour le cancer de la prostate. Or à l'époque, la plupart des museaux mâles étaient glabres. Leur idée de génie a été de fonder Movember qui allie moustache et novembre.



J'ai failli l'oublier, probablement parce que j'arbore une moustache et la barbe attenante depuis plus de soixante ans. Nos deux Australiens ont décidé de rallier d'autres gars prêts à faire pousser leur moustache chaque mois de novembre, en signe de ralliement, et à verser dix dollars de contribution à Movember dont le but était d'inciter les mâles à prendre soin de leur santé physique et mentale. À l'époque, les participants s'engageaient à partager le message de Movember avec chaque collègue et copain qui leur demanderait pourquoi ils avaient oublié de se raser.





Aujourd'hui, les feuilles continuent à tomber en novembre. En revanche les moustaches et les barbes ne sont plus un objet d'étonnement. N'empêche que la Movember Foundation a gagné le monde entier pour soutenir financièrement des organisations chargées de lutter contre les cancers de la prostate et des testicules, ainsi que de la prévention du suicide masculin. En Suisse, on considère que sur quatre suicides, trois concernent des hommes. Selon l'OMS, 510'000 hommes se donnent la mort chaque année dans le monde. Et en moyenne, nous vivons six ans de moins que les femmes. Alors, les mecs, prenons meilleur soin de notre corps et de notre âme.







Mauvaise nouvelle: le cancer des testicules est le type de cancer le plus fréquent chez les gars entre 14 et 45 ans. Bonne nouvelle: actuellement, neuf cas sur dix sont curables. Et plus l'habitude de l'auto-examen sera entrée dans les moeurs, meilleur sera le taux de guérison.





Une fois par mois, après la douche, palpez vos boules comme le font ces joueurs de rugby, par dessous avec la paume de la main ouverte. Ce qui doit vous alerter c'est une différence de poids ou de forme, une sensation de lourdeur ou de douleur par rapport à l'examen précédent. Ensuite, roulez légèrement (pas de violence !) chaque testicule d'avant en arrière avec l'index et le majeur au-dessous et le pouce au-dessus. Sentez-vous un durcissement ou des nodules, la présence d'une petite bosse dure ou d'un changement de fermeté de la couille ? En cas de soupçon, consultez immédiatement un médecin. Le plus tôt sera le mieux, afin d'éviter des complications. Et soyez heureux si vous l'avez consulté pour rien. Il vous montrera comment procéder à votre prochaine autopalpation.





L'observation attentive des paquets de vos camarades dans les vestiaires vous a déjà appris que si un testicule est plus gros ou pend plus bas que l'autre, c'est dans la norme. Dans les discussions entre mecs, il ne faut pas craindre de poser des questions concernant la santé de nos organes. Certaines réponses seront stupides, d'autres pourraient être utiles, par exemple venant d'un gars qui connaît bien la technique de la palpation et qui pourrait vous initier pratiquement. 

 



Avant tout, ce devrait être le privilège du père de vous expliquer et, mieux encore, de vous montrer comment procéder. Aujourd'hui, les pères sont plus à l'aise dans ce type de partage avec leur fils et savent laisser tomber la pudeur inutile.


















Et si, après une palpation experte, un camarade, un grand frère, un cousin passe à des gestes plus glissants méritant un peu d'huile ou de salive, c'est en ordre. Au contraire du rapport amoureux, les mains masculines ne connaissent pas d'orientation sexuelle.

André