"Pourquoi nous cachons-nous pour jouir?" Telle est la question posée hier par Agnès Giard dans son blogue Les 400 culs. En voici quelques extraits. Mes remarques figurent entre [parenthèses carrées].
"Il existe une grosse différence entre la sexualité animale et humaine: les animaux copulent en public [pas tous], alors que les humains le font clandestinement [pas tous], comme s’il fallait que cette activité pourtant si naturelle relève du secret, bien protégée derrière le mystère d’un écran. Mais pourquoi donc faut-il en faire tout un mystère?
"Il y a des animaux qui font l’amour comme on fait la fête [ou pour répondre à leur instinct?]: plus on est de fous, plus on jouit. Dans un concert de piaillements, de brames et de suffocations, ils se livrent aux transports du sexe sans se soucier des regards, au contraire, avec un exhibitionnisme parfaitement décontracté [exhibitionnisme aussi, lorsqu'ils posent leur crotte?] et parfois même avec désinvolture [désinvolture, désinvolture, est-ce qu'ils ont une gueule de désinvolture?]. Dans un ouvrage magistralement intitulé Le Sexe, l'homme et l'évolution (Odile Jacob), le paléoanthropologue Pascal Picq et le psychiatre Philippe Brenot énumèrent ce qui distingue l’homme des autres êtres vivants, soulignant le caractère parfois absurde de nos coutumes et de nos lois morales. «Dans toutes les sociétés, les amoureux s’éloignent du groupe et s’isolent pour faire l’amour» [pas toutes, pas tous], comme si la sexualité humaine devait donc rester cachée, par opposition à une sexualité dite bestiale. Bestiale? Chez les animaux, le fait de coïter en public a une valeur pédagogique car il n’existe pas, contrairement aux idées reçues, un «instinct sexuel» chez les animaux. Ils apprennent par imitation, renforcement et expérience. [Chez les jeunes gays aussi parfois, qui manquent d'éducation érotique spécifique.] «On sait combien la sexualité sera difficile, voire impossible, à un jeune chimpanzé isolé de ses congénères et remis dans un groupe à la puberté. Il tente maladroitement de s’accoupler sans y parvenir car il n’a pas acquis les comportements d’approche, le schémas corporel de l’autre, les codes en vigueur dans sa société. Il en va de même pour l’espèce humaine avec, chez certains adolescents, beaucoup de difficultés dans les débuts de leur sexualité».
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«La fonction excitatoire et la fonction de modélisation du sexe semblent avoir disparu avec l’humanité.» [Pourriez-vous me faire un dessin de la fonction de modélisation du sexe?] Résultat: les humains ont les plus grandes peines du monde à gérer cette activité. Plus ils vivent dans des sociétés qui posent un interdit sur le sexe, plus ils ont du mal à contrôler leur corps et leurs pulsions. «Même dans les sociétés modernes, soi-disant plus libérées, les conditions ne sont souvent pas réunies pour laisser libre cours aux désirs et aux pulsions, ce qui a pour conséquence de les refouler, voire de les étouffer». Reste à savoir pourquoi.
[De nombreuses espèces d'animaux se cachent pour copuler, dans le but d'éloigner la concurrence ou le risque d'agression après un combat destiné à attirer la femelle. D'autre animaux se placent au centre du troupeau pour bénéficier du rempart qu'il leur apporte. Nous, les gays et les bisexuels, recourrons aux mêmes stratagèmes pour concrétiser nos attirances réciproques: nous choisissons des endroits où l'activité peut se dérouler en privé, ou au contraire des lieux de rassemblement protégés comme les clubs et les saunas, sinon plus ou moins clandestins comme les parcs et les pissoirs.]
"Pourquoi les humains se briment-ils, comme avec un malin plaisir, en censurant cette activité qui leur procure pourtant tant de joie?" [Pour le savoir, cliquez sur le lien du haut.]
André