samedi 3 novembre 2012

La médiumnité, c'est se vider la tête pour ouvrir le coeur


Photo: Mikel Marton.
Trois mois déjà de cours à l'École de médiumnité où je me suis inscrit pour deux ans. Dans notre volée, une vingtaine de condisciples, des femmes et peu d'hommes entre 23 ans (un polymécanicien) et 76 ans (votre blogueur). Seul retraité de la bande, je me sens à la fois petit jeunet sans expérience pourtant plein d'enthousiasme, homme dans la pleine possession de ses moyens et sénior au bord de la crise de nerfs. La méthode de l'école est simple: peu de théorie, beaucoup d'exercices pratiques. Comme à l'armée.

Selon les profs, la médiumnité est à la portée de tous: un apprentissage comme un autre. Peu importe que l'on réussisse un exercice ou pas: nous sommes là pour découvrir où se situent nos compétences. Certains sont des visuels, d'autres perçoivent par les sens, les sons, le toucher... Le premier jour, nous avons répondu à l'appel sans nous présenter, comme à l'armée. Le directeur a lancé une première méditation, puis un exercice... Tu ne sais pas qui est assis derrière toi, tu fais le vide pour ressentir ce que cette personne dégage et tu la décris: sexe, tranche d'âge, occupations, habitation, entourage, loisirs, couleur de sa voiture, ce qu'elle conserve dans son réfrigérateur... Putain! Si je dis à X derrière moi: "Je perçois que tu es une femme" et que c'est un type, il va me détester durant deux ans...

À la longue, les méditations nous permettent de vider la tête, de quitter les élucubrations du mental pour décrypter plus finement les vibrations qui nous parviennent. Puis, lorsque nous le souhaitons, d'entrer en relation avec des guides du monde spirituel. Encore invisible, mystérieux.

Photo: Alejandro Caspe.
Exercice plus raffiné: chacun écrit le prénom d'une connaissance sur un billet qu'il met dans une enveloppe; les enveloppes sont redistribuées. Sans ouvrir celle que vous avez reçue, vous notez ce que vous percevez de l'inconnu/e. Venant de l'enveloppe entre mes mains, je reçois des vibrations un instant féminines, puis masculines. Putain de merde, ça continue! Puis je vois une personne soucieuse de son apparence et décide: femme. Ensuite: des pays et des langues étrangères, donc employée d'une multinationale. Âge: je sens de l'enthousiasme pour les voyages, ce sera 30-40. Habillement: un pantalon et une veste de steward de feu Swissair. Est-ce que les hôtesses portaient le pantalon? Vacances: je vois sapins et sable. Et ainsi de suite...

Mon moment de vérité arrive, je sors le billet et c'est "Robert"! Je raconte mon hésitation et le motif de ma décision. La camarade qui a inscrit "Robert" répond: "C'est compréhensible: il est steward, homosexuel et il soigne son apparence." (On laisse s'envoler le stéréotype sans commentaire.)

J'apprendrai au cours des exercices suivants que si j'ai affaire à une dame énergique, je perçois d'abord des vibrations "masculines" et visualise plus tard une jupe. Et des femmes qui devront me déchiffrer sentiront d'emblée une sensibilité "féminine", puis corrigeront en percevant la solidité et la détermination... J'avais compris qu'un ancien journaliste n'est pas forcément doué pour la poésie; il l'est encore moins pour l'ésotérisme! Pour l'instant, le vieux connard qui veut faire le malin persévère.

André

1 commentaire:

RPH a dit…

Je me sens plus médium que toi du coup. Je sais tout des autres rien qu'à les entendre marcher....