-- Ou pourquoi le Vatican cultive le secret
C'est aujourd'hui la Journée internationale de la non-violence éducative, sans fessées ni punitions. J'admire la patience des parents qui, lorsque l'enfant fait monter les enchères, arrivent à maîtriser leur impatience. C'est à eux qu'on devrait offrir des Oscars et des Légions d'honneur! Et, si des adultes consentants veulent jouer au feu de la fessée, grand bien leur fasse. Par exemple, la mère au père: "Ton fils m'a tellement énervée aujourd'hui que c'est toi qui prendras une déculottée!" Le père: "Oh oui, chic alors!!!" L'épouse: "Si tu le prends sur ce ton, je te la donnerai pas."Les éducateurs aussi sont concernés. À l'école primaire, l'institutrice nous soulevait par les cheveux derrière les oreilles. Essayez! Au collège, l'un des profs nous faisait avancer sur les genoux jusqu'au tableau noir où nous devions lécher la poussière de craie tombée par terre. Nous avions dix-onze ans... Les sévices subis dans certaines écoles et institutions catholiques étaient et sont beaucoup plus traumatisants.
Je me suis demandé pourquoi la hiérarchie de l'Église catholique -- qui se prétend héritière d'un message de justice -- a pu, tout au long de son histoire, tolérer et cacher tant de maltraitance envers les enfants. Alors qu'un si grand nombre de ses serviteurs ont rempli leur mission avec dévouement... On a émis de multiples raisons -- réputation, célibat, et cetera. Mais a-t-on souligné que l'Église fonctionne comme les autres entreprises, clans et équipes sportives qui rassemblent principalement des mecs? C'est une coexistence intime entre solidarité, compétitivité et hostilité: on se tient par les couilles. Je sais que tu as commis ceci, alors si tu tentes un sale coup, j'ouvre les vannes. Et on se les tord mutuellement de temps en temps pour rappeler le contrat. C'est ainsi qu'un curé abuseur devient évêque, parce qu'il en sait trop sur un curé maffieux. Et les serviteurs consciencieux ferment les yeux, au nom de la charité, de la peur (de perdre leur emploi, leurs amis) et de la certitude de n'être pas entendus.
Ulysse