D'abord destinées à la sépulture, les catacombes furent aussi bien païennes et paillardes que chrétiennes. Les chrétiens persécutés se réunissant en secret pour célébrer l'eucharistie: c'est une fiction développée par les Romantiques, Chateaubriand en tête. Il est vrai en revanche que les premiers chrétiens y enterraient leurs martyrs; le pape Damase en fit restaurer quelques-unes pour y organiser des pèlerinages en souvenir des persécutions.
Aménagées dans des caves, les catacombes contemporaines rassemblent les pèlerins du sexe dur dans une atmosphère humide, sombre et saturée de boum-boum. On y perfore les tympans et les rosettes. C'est un lieu idéal pour étudier la proxémie -- la distance physique mesurée entre des corps affamés engagés dans une interaction brûlante. En prenant son ticket à l'entrée d'une catacombe, il est d'usage de proférer le salut des gladiateurs: "Ceux qui vont baiser vous saluent!"
La différence entre une partie de chasse à courre et une soirée passée en catacombe réside dans le déguisement -- ridicule dans les deux cas. Et les participants sont aussi sûrs de leur bon droit dans un cas que dans l'autre. S'ils se mettaient à réfléchir, les uns renonceraient et les autres relativiseraient. Un point les rassemble: c'est l'insatisfaction permanente. Les uns confondent sport et tuerie, les autres baise et plaisir. Assouvi, personne ne l'est. Le mot de sport ne convient pas à la chasse et l'amour se trouve rarement au fond des catacombes. Pourtant la chasse et la drague répondent à un besoin essentiel du mâle. Ainsi sommes-nous, mais il est en notre pouvoir d'élargir l'horizon. --
André
1 commentaire:
Trés belles photos et ton blog est aussi agréable à lire qu'a regarder
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