samedi 14 juillet 2018

Quand le corps d'un adolescent enflamme le coeur d'un poète










Certains sonnets de Shakespeare posent un problème aux critiques littéraires et aux traducteurs qui se penchent sur les textes. Ces vers s'adressaient-ils à une jeune femme ou à un jeune homme? Le grand Will jouait de cette ambiguïté à laquelle s'ajoute celle de la langue anglaise qui ne différencie pas le genre des adjectifs. L'instrument sur lequel s'exerce l'adolescent adoré est un virginal, l'ancêtre du clavecin dont les touches étaient probablement en bois, dures comme la bite du poète.



"Que de fois, ô ma vivante musique, quand tu joues sur ce bois bienheureux
dont la vibration résonne sous tes doigts harmonieux,
quand tu règles si doucement l’accord métallique qui ravit mon oreille,

J’envie les touches qui, dans leurs bonds agiles, baisent le tendre creux de ta main,
tandis que mes pauvres lèvres, qui devraient accueillir cette récolte,
restent près de toi toutes rouges de la hardiesse du bois !

Pour être ainsi caressées, mes lèvres changeraient bien d’état et de place
avec les touches dansantes sur lesquelles tes doigts se promènent
d’une si douce allure, rendant le bois mort plus heureux que des lèvres vivantes.

Puisque ces petites effrontées en sont si joyeuses,
donne-leur tes doigts à baiser, mais donne-moi tes lèvres."




























1 commentaire:

Xersex a dit…

un post très poetique!!!