Les Grecs ont entretenu leurs palestres depuis le 6e siècle avant notre ère jusqu'à la fin de l'Empire romain. Ensuite elles sont tombées en ruine comme récemment les installations des Jeux olympiques. Rien de nouveau sous le soleil! Les palestres étaient réservées à la lutte et au pancrace (combinant lutte et pugilat), alors que les gymnases abritaient l'entraînement des autres sports. Les palestres comprenaient un terrain en plein-air entouré de colonnades et de salles servant de vestiaire, de bains, latrines, entrepôt pour l'huile et l'équipement sportif, d'autres vouées aux jeux, à la lecture ou servant de cantine. Seuls les mâles étaient admis dans les palestres; jeunes sportifs et leurs pères, frères, cousins, amants qui venaient les soutenir; des admirateurs aussi, attirés par les exploits des lutteurs ou par leur beauté; et puis les gars qui traînent habituellement dans les cafés.
L'ambiance des palestres? Un peu vestiaire de foot ou de rugby, un peu
sauna gay, un peu buvette où retrouver les copains pour suivre ensemble
un match, un peu café philosophique... Dans l'antiquité, les Grecs étaient les seuls athlètes à s'entraîner et
combattre complètement à poil. Homère les revêtait d'un pagne, mais peu à
peu ils se sont déculottés. Parce que, dit-on, ils perdaient leur calecife dans
l'action et trébuchaient. Mon explication est plus simple:
si le pagne était tissé très fin, il collait aux couilles et au cul à
cause de la transpiration; si l'étoffe était plus rêche, elle irritait
l'entrejambe... Et la transpiration naturelle (
gloios) des ados à l'entraînement? Cette sécrétion de leurs hormones bouillonnantes était récupérée par les thérapeutes de l'époque directement sur leur peau avec le
strigil,
cet instrument concave dans les mains du personnage central ci-dessus.
Elle servait à traiter les inflammations des articulations, de la vulve ou
de l'anus, les lésions syphilitiques et toutes sortes de douleurs.
Une chose est sûre: les gars étaient fiers de parader et combattre nus, leur corps magnifié par l'huile d'olive avec laquelle il s'étaient massés. Et pour respecter la coutume esthétique de l'époque voulant que le pénis exhibé soit de petite taille et le noeud bien recouvert (voyez les statues de
kouros), ils attachaient leur prépuce si celui-ci avait tendance à décalotter. Cela s'appelait la laisse de chien parce que les Grecs surnommaient ainsi leur bite, comme les Américains parlent de leur
cock, le coq.
André
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Prêt pour le strigil. |
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Avant Jésus-Christ. |
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Après Jésus-Christ. |
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