En Inde frappée par la pandémie, les travailleurs agricoles qui ont fui
la campagne pour trouver des petits boulots ingrats dans les grandes
agglomérations sont les plus vulnérables aux attaques du virus.
Actuellement sans occupation ni nourriture, ils rejoignent la misère des
habitants des bidonvilles sans accès à une eau salubre, à
l'électricité, ni à d'autres conditions d'une vie hygiénique. Des
millions d'emplois précaires ont disparu du jour au lendemain. Les
tensions sociales s'amplifient dangereusement dans ce pays contrôlé par
un parti nationaliste qui n'a tenu aucune de ses promesses et qui attise
encore la pression par sa violente politique anti-musulmane en
propageant de la désinformation.
Royaume de la corruption à tous les niveaux de la société, l'Inde
s'enfonce dans le chaos parce qu'elle n'est absolument pas équipée pour
faire face au virus et que les soins hospitaliers sont dépendants de
pots-de-vin. La classe fortunée vit selon le modèle qu'elle a hérité des
coloniaux britanniques: mépris envers les classes inférieures sans
éducation scolaire suffisante, trafics d'influence et compromissions en
tous genre.
Militant gay, Rohan (ci-dessus) espère que les Indiens vont changer peu à peu d'attitude vis-à-vis des LGBT. L'homosexualité a été dépénalisée en septembre 2018. À partir de la domination britannique, le Code pénal avait criminalisé
les relations sexuelles "contre nature" les punissant de nombreuses
années de prison et d'une amende; le pays était devenu très puritain.
Auparavant elles étaient considérées sans tabou jusqu'à l'arrivée des
envahisseurs islamiques qui avaient précédé les Britanniques.
J'ai lu le roman de Gabriel Garcia Márquez L'amour au temps du choléra (El
amor en los tiempos del cólera) avec passion, d'autant plus que c'était
peu d'années après le début des ravages causés par le sida en 1985.
Mais je ne me souviens plus du récit. J'avais l'âme saccagée par les
décès de nombreux camarades et l'assassinat de mon grand amour. Mais
Wikipédia réanime la mémoire.
Le romancier colombien, prix Nobel de littérature, situe l'action à la fin du XIXe
siècle. Florentino, un jeune télégraphiste, promet l'amour éternel à
Fermina, ravissante écolière. Cet envoûtement dure trois ans, puis la
jeune femme choisit un riche médecin pour époux. Florentino se réfugie
dans la poésie et entreprend
une carrière de séducteur impénitent. Pourtant sa vie n’est tournée que
vers un seul objectif: se faire un nom pour mériter celle qu’il ne
cesse de désirer durant plus d’un
demi-siècle.
Pendant ce temps, Fermina obéit aux
conventions et préjugés du milieu dans lequel évolue son mari. À la
nouvelle de la mort du médecin, Florentino reprend espoir de conquérir
celle qu'il n'a jamais oubliée, malgré ses nombreuses conquêtes...
Aujourd'hui, comment vit-on l'éloignement de celles ou de ceux qu'on
aime et dont on a besoin?
Si l'on est confiné, les réseaux sociaux
n'offrent pas l'indispensable chaleur du contact corporel, tout au
plus des bavardages stériles. On se fait rabrouer parce qu'on ne remplit
pas les conditions de l'autre -- apparence, âge, pratiques sexuelles --
ou qu'on
n'accepte pas de fricoter sans précautions. Ce qui revient à dire: "Je
suis mon partenaire sexuel le plus fiable. Je connais mes habitudes, je
peux me satisfaire en me donnant un peu de peine. Vu les circonstances,
je vais me demander de prendre plus de temps pour m'amener à l'orgasme,
beaucoup plus de temps. De bien respirer, de faire une halte délice entre chaque étape et de ne pas sauter illico hors du lit dès la dernière goutte pour aller pisser ou fumer."
Prendre soin de
soi, c'est une première étape indispensable en cas de confinement. Elle
nous amène à entreprendre une réflexion sur notre besoin d'amour et sur
la manière dont nous y avons répondu jusqu'à maintenant. Lui avons-nous
consacré assez de temps, ou l'avons-nous négligé en faveur des demandes
incessantes du sexe ? Est-ce que l'amour et notre
sexualité vont changer après le bouleversement ? Qu'est-ce qui était si
beau, si réconfortant avec Paul et me manque actuellement ? Pourquoi la
relation avec lui s'est-elle distendue ? Parce qu'il ne répondait pas à
mes attentes dans le domaine de..., ou du... ? En fait comment
aurions-nous pu trouver un accommodement ?
Le confinement pourrait se développer en méditation. Réflexion sur mes
désirs secrets, mon être profond, ce que je ne connais
pas vraiment, faute d'y accorder du temps. Enquête à soutenir avec du
dessin, de la peinture, de l'écriture; par l'improvisation dansée,
chantée, grattée sur une guitare. En feuilletant un album de photos, en
fouillant dans un carton où se cachent mes selfies les plus délurés
[dans ma jeunesse c'étaient des polaroids qui se développaient en deux
minutes, loin des regards du garçon de laboratoire et du marchand]. Ces
trouvailles nous aideraient à inventer comment nous allons naviguer
entre la sensualité, l'amour et la sexualité dans un avenir proche. Afin
de tirer plus de substance, plus de jus, plus de frissons d'une
relation durable...
Oui, un splendide défi illustré par la fable d'un maître bouddhiste. C'est l'histoire d'un homme qui
habite près d'une montagne imposante. Chaque jour, il se demande
ce qu'il verrait au sommet si il la gravissait. Il décide enfin de
réaliser son projet et se rend au pied de la montagne. Il
rencontre un promeneur à qui il demande: "Comment était
l'ascension et qu'avez-vous vu au sommet ?" Le marcheur lui décrit le chemin et ce qu'il a vu. Et notre bonhomme songe: d'après
ce que ce type me dit, il me semble que c'est fatigant. Il faut
que je trouve une autre voie pour monter. Il reprend sa marche sur
le sentier qui longe le pied de la montagne jusqu'à ce qu'il rencontre
un autre voyageur. Il lui demande: "Quelle voie avez-vous empruntée
pour aller jusqu'au sommet et qu'avez-vous vu là-haut ?"
Le marcheur
le lui raconte. N'arrivant pas à décider quelle voie suivre, notre
bonhomme questionne encore une quinzaine de
passants. Finalement, il prend sa décision. Tous ces gens ont partagé
leurs expériences et m'ont décrit ce qu'ils ont vu au
sommet. Je suis bien renseigné, je n'ai plus besoin d'y aller.
Notre
bonhomme ne se mettra jamais en chemin pour gravir la montagne et
découvrir ce qu'il
aurait pu voir de ses propres yeux, ni ressentir les effets de l'effort
dans ses muscles et finir par la contemplation du panorama au sommet...
Chaque jour, nous lisons ou voyons des reportages sur l'état du monde,
sur celui des différentes sociétés qui le peuplent. On nous abreuve de
recettes, d'opinions, d'évangiles et de fausses informations... Pourtant
nous avons besoin de connaître par nous-même ce que réserve le chemin
qui conduit à la sagesse, la liberté et la connaissance.
Dans cet exposé fascinant, le Dr James O'Keefe, dont le fils Jimmy est
gay, explique de manière très personnelle pourquoi l'homosexualité
représente un élément essentiel et très utile de la société, tel que la
nature l'a voulu. Il s'exprime en anglais et la vidéo est sous-titrée en
français. Le Dr O'Keefe exerce en tant que cardiologue et professeur.
Il a été nommé l'un des médecins les plus influents des États-Unis en
matière de cardiologie.
Lorsque Jimmy explique à ses parents qu'il est gay, sa mère déclare: "Nous aimerons qui tu aimes".
Comment nous libérer de l'homophobie et des jugements de la société
Miguel Ruiz et l'un de ses fils.
Avec une mère guérisseuse (curandera) et un grand-père chamane (nagual)
le Mexicain Miguel Ruiz, né en 1952, était destiné par sa famille à
suivre la tradition des guérisseurs et enseignants toltèques. Mais non,
il a choisi la médecine moderne et la chirurgie pour se mettre au service de ses concitoyens. Sa vie et son destin ont été bouleversés une nuit lorsque sa voiture s'est
écrasée contre un mur. Il s'était endormi au volant. C'est alors que la
sagesse ancestrale de sa tribu s'est imposée à lui et l'a, dit-il,
libéré. Il a suivi les enseignements de sa mère, ceux d'un puissant chamane
dans le désert mexicain; et son grand-père décédé le guidait
durant ses rêves.
Selon la tradition des Toltèques, le chamane est chargé d'accompagner les
membres de sa tribu sur un chemin de libération. C'est ce à quoi don
Miguel Ruiz a consacré la suite de sa vie, partageant son enseignement
avec le monde entier. En tant que conférencier, organisateur d'ateliers
et de pèlerinages. Puis en rédigeant plusieurs livres dont le célèbre Les Quatre accords toltèques (The Four Agreements).
Je ne l'ai pas lu. Un gars que ce petit bouquin a mené, dit-il, sur le
chemin de la délivrance, m'a résumé ce qui l'avait le plus touché, lui
gay enfoncé dans la honte et le doute.
Nous les LGBT n'avons pas tous la chance de nous développer dans une famille
aussi accueillante que celle de Jimmy O'Keefe dont le père expose [dans la vidéo ci-dessus] combien les gays sont utiles à la
société. En général, nous naissons dans un monde corseté par toutes
sortes de règles, de croyances limitatives, voire de haines auxquelles
il faut se plier. Et si nous voulons être acceptés, nous n'avons pas d'autre choix que ces
conditionnements. La famille, l'école et
la religion nous façonnent. Résultat: beaucoup de souffrance dont on se
sent coupable. En fait, toutes sortes de thérapies actuelles cherchent
aussi à nous libérer de ce poids. Néanmoins, selon mon informateur, Ruiz
le fait avec des mots qui nous vont "droit au coeur".
Le chamane Ruiz nous montre comment nous libérer de ces "pour réussir
dans la vie, il faut..." et des "je suis nul, je n'y arriverai jamais".
Les jugements que les autres portent sur nous et ceux que nous nous
répétons nous détruisent. Ce que la société nous reproche est une
projection de ses propres craintes. Une fois qu'on l'a pigé, on n'en est
plus victime. Il faut se répéter: "Ce qu'ils critiquent, ce n'est pas
moi. Mon orientation sexuelle est normale, comme la leur. Aucune
guérison n'est nécessaire. Gay, c'est aussi beau et utile à la société
qu'hétéro. Je cesse de les écouter et d'en souffrir. Je suis parfait tel
que je suis." Ruiz déclare: "Reconnaissez du fond du coeur que vous
êtes complet et vrai tel que vous êtes. Et vous serez libre comme les
oiseaux, comme les animaux et les fleurs sauvages."