vendredi 15 mai 2009

La vie sans voiles du chorégraphe Dave St-Pierre


L
e Prix international de la danse, Movimentos 2009, a été remis hier à Wolfsburg ("Autostadt Volkswagen") à divers artistes -- Arte relayait quelques tranches de la cérémonie. Le prix des Meilleurs espoir
s est allé aux chorégraphes Hofesh Shechter et Dave St-Pierre. Tous deux m'intéressent, ce qui est rare dans la danse contemporaine, à mon goût trop pauvre en inspiration -- sans parler des ballets classiques qui ravissent les gonzesses au cul noué.

Hofesh Schechter (deuxième
depuis la gauche)
Arte nous a montré un extrait du ballet Uprising (Insurrection) de l'Israélien Hofesh Shechter, dansé par sept hommes vigoureux. Expression d'une combativité sans brutalité: des joutes de mecs qui se cherchent, s'affrontent et se respectent. Des mouvements de chimpanzés qui marquent leur territoire, des réconciliations de bonobos. Finalement, aucun de ces mâles ne perd la face; la coexistence des guerriers et celle de leurs religions seraient envisageables. Pas de message de la part de Shechter. Simplement l'image d'un voisinage possible.

L'affiche de Over my Dead Body:
Dave St-Pierre et un Manet (détail)
Les Anges au tombeau du Christ.
A 34 ans, le Canadien Dave St-Pierre ne cache pas que son espérance de vie est maintenant très réduite. Il est atteint de fibrose kystique et sa maladie progresse. En janvier de cette année, il a présenté à Montréal le dernier volet d'une trilogie traitant des utopies et des relations amoureuses intitulé Over my Dead Body (Par-dessus mon cadavre). Sur scène, St-Pierre accompagné de quelques alter ego interpelle son narcissisme et sa vocation de provocateur. Dans le premier volet, La pornographie des âmes (2004), du tanz-theater pour une quinzaine d'interprètes, il s'intéressait à ces choses intimes de l'âme que nous avons honte d'exposer en public. Le deuxième volet, Un peu de tendresse, bordel de merde, a aussi attiré un large public, tant en Europe qu'en Amérique, prêt à accepter la crudité du nu et l'humour grinçant de cette quête de... tendresse: voyez les photos.

Un peu de tendresse, bordel de merde.
"Parfois, disait Dave St-Pierre dans une interview récente, vous vivez quelque chose de vraiment, vraiment sombre; et plus tard, paf!, vous en riez et vous le trouvez tellement ridicule. Puis cela vous revient en plein dans la gueule..."

Ulysse

1 commentaire:

Chris a dit…

La nudité révèle la vérité, l'inégalité mais aussi l'égalité. Certains ont la peau plus dure que d'autres, c'est pas seulement une affaire de courage...