Votre compagnon ou votre épouse a été victime d'un viol, d'un abus ou d'un inceste et semble avoir surmonté cette épreuve. Mais vous, qui ne le/la connaissiez pas à l'époque du drame, vous en êtes bouleversé aujourd'hui encore et cela vous poursuit. Tel était le sujet de la lettre à laquelle répondait Cary Tennis hier dans Salon le magazine sur internet. Je résume la lettre d'un mari en détresse et l'analyse que fait Tennis de la situation.
Le mari. "Ma future épouse (que je ne connaissais pas encore) avait fêté son anniversaire dans un bar avec un ami d'enfance
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La réponse. "Je suis content que vous ayez écrit. Peut-être êtes-vous prêt aussi à en parler. Cela pourrait apporter un changement. D'abord: vous n'êtes pas responsable de ce qui s'est passé; votre épouse non plus. Vous ne pouvez rien y changer. En revanche, vous pouvez transformer cet évènement qui vous tire en bas et en tirer une motivation positive. Commencez par reprendre contact avec l'un/e de vos thérapeutes. Le simple fait de trouver des mots pour le dire vous apportera déjà une victoire sur le passé, même si la démarche est difficile.
"Il est très pénible pour un homme de se trouver désarmé face à la violence. D'autant plus si elle est dirigée contre une personne qu'il aime. Cela le prive de sa dignité et de son sentiment de sécurité. Mais s'il accepte sa faiblesse, il retrouvera l'innocence de l'enfance et prendra conscience qu'il n'est réellement pas coupable de ce qui s'était produit. En même temps, le désir de protéger cette personne prendra une nouvelle dimension: celle du problème social que représentent l'abus et le viol... Et chaque homme qui en a pris conscience peut s'engager afin qu'on en parle ouvertement, que la violence soit combattue par un plus grand respect des victimes potentielles, qu'on prenne des mesures éducatives et légales pour la prévenir..."