mardi 5 janvier 2010
La fétichisation du caleçon long
Le collant du skieur n'a pas totalement éclipsé le caleçon long d'arrière-grand-papa, ne serait-ce parce que cet antique sous-vêtement connaît une seconde vie, remplaçant le pantalon chez certains couturiers! Quant à l'union suit américain, un maillot-caleçon d'une pièce qui date du 19e siècle et couvre du cou à la cheville, il est toujours en vente aux Etats-Unis [même sur amazon.com!]... Son histoire: conçu par des femmes émancipées pour se débarrasser du corset et de tout ce qu'il représentait, ce sous-vêtement a été vite adopté par les hommes qui y trouvèrent leur compte à une époque où le chauffage central n'existait pas. Revêtu par ceux qui travaillaient dehors, mais aussi comme vêtement d'intérieur et pyjama, il apparaît encore dans certains westerns (la séquence du bordel) et dans quelques films de Laurel et Hardy. Son architecture: des boutons par-devant, du cou jusqu'à l'entre-jambe; une ouverture derrière (genre pont de marin) pour passer aux petit coin sans se défroquer. Ses avantages: il tient chaud sans coller à la peau, aucune élastique ni ceinture; et pour ceux qui bougent beaucoup, pas besoin de remonter la ceinture comme avec un slip [nomen est omen].
Souvenir d'avant la guerre: petit garçon de la ville habitué au pyjama -- cela m'a passé -- je voyais mes cousins de la campagne dormir dans des union suits qui m'étonnaient beaucoup, surtout à cause de l'ouverture arrière. C'était moche et craignos. Et non! mon orientation sexuelle était déjà définie.
Comment le caleçon long et son grand frère l'union suit sont-ils aussi devenus des éléments de déguisement pour la mode, le carnaval, une party? Et mieux encore: comment de vêtements utilitaires, pendouillants et crasseux (on ne faisait pas la lessive toutes les semaines, on n'en possédait qu'un ou deux) sont-ils devenus des objets (de) culte, des supports d'excitation? Des photos d'art et de luxure leur sont consacrées, des pornos aussi; ils figurent dans les soirées fétiches... Il me semble que l'image du cow-boy, de l'homme des grands espaces, du forestier, du pompier aussi, leur demeure attachée avec son parfum nostalgique de virilité sauvage et de partage avec les copains. Et peut-être aussi le souvenir embué et alcoolisé de mecs en caleçons entrouverts qui se consolaient ensemble de l'éloignement des femmes.
Ulysse
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4 commentaires:
C'est rétro, ça fait du bien même à un vieil hétéro inguérissable (ingayrissable)! C'est vrai que la fermeture à boutons laissait... des ouvertures. Après, on en faisait ce qu'on voulait.
Oui c'était pratique. Et on ne changeait jamais de tenue sauf le dimanche, vu qu'on était pauvres. L'été on n'avait pas de caleçon court sous le pantalon. Rien. Les sous-vêtements et les pyjamas ne se trouvaient que chez les riches. Pas de maillot de bain non plus. On se baignait nus, entre hommes. Des fois les filles passaient dans les environs en rigolant.
Bonne année à tous les lecteurs de ce blog.
Mersi, a toi aussi lol
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