mercredi 10 février 2010

Le froid, ennemi et allié du corps


R
éveillé avec une belle énergie ce matin, je suis sorti de la maison avant les aurores, pieds nus, le reste aussi. Et j'ai empoigné un balai
pour secouer les plants de bambous qui ployaient sous la neige mouillée. Puis j'ai dégagé le chemin qui mène à la rue. Je crois que l'unique automobiliste qui a passé durant ce temps n'a rien remarqué, sinon il aurait klaxonné pour saluer un vieux cinglé.

La surmortalité qu'on enregistre durant les périodes de grandes baisses de température est surtout due aux infarctus du myocarde. Les gens se protègent mal. Par exemple, ils revêtent un gros pull au lieu de superposer plusieurs vêtements légers. L'air entre ces couches constitue un meilleur isolant. Pour défendre ses zones vitales contre le froid, le corps concentre sur elles la chaleur à disposition et ralentit la circulation sanguine dans les membres. Les extrémités se refroidissent donc plus rapidement; il faut bien protéger mains et pieds, couvrir la tête. Et puisque le coeur bat plus vite pour lutter contre le refroidissement, il faut en tenir compte et, peut-être,
limiter l'effort physique.

En hiver, on a tendance à manger plus gras, mais la choucroute et la fondue manquent singulièrement de vitamines et demandent un plus grand effort de digestion, d'où fatigue supplémentaire et sommeil lourd. Plutôt que d'avaler des comprimés de vitamines qui tiennent plus de l'alphabet que de l'efficacité, parce qu'ils sont mal assimilés, il vaut mieux dévorer des fruits et des légumes en abondance. Et ne pas oublier de boire de l'eau, même si la soif se fait moins sentir. L'alcool n'aide pas à lutter contre le refroidissement; au contraire, il provoque la disparition des signaux d'alerte au froid, ce qui peut entraîner des conséquences graves.

Mais alors, peut-on s'exposer à une température négative au saut du lit? Si le corps est habitué aux écarts rapides entre chaud et froid, ce genre d'activité apporte une
belle vitalité et participe au renforcement de l'immunité contre les refroidissements, grippes, etc. On en retire une sensation de bien-être général, comme un petit shoot qui persiste. Le bain froid après le sauna et la natation en plein-air durant l'hiver apportent les mêmes bienfaits. Ce traitement de choc peut même contribuer à diminuer certaines affections, comme la dépression saisonnière (que l'on soigne habituellement par la luminothérapie), ou quelques types de douleurs rhumatismales (sans que cela n'apporte la guérison, bien sûr). Quoi qu'il en soit, le fait de vaincre une résistance renforce l'estime personnelle. Et l'assurance basée sur une petite victoire donne un sourire éclatant, une belle peau.

Ulysse

1 commentaire:

Gustaf a dit…

Oui dans les pays nordiques nous croyons aux binefaits des bains froids contre le stress, l'humeur négatif à cause du manque de soleil, et l'empâtement du corps après trop de boissons alcoliques. Des recherches scientifiques nous donnent raison que c'est pas une impression folklorique. Et bien sur nous faisons cela à poils, même si nous en avons moins que les hommes du sud.