lundi 4 avril 2011

Le slip du bodybuilder: objet de fascination ou de ridicule?

Le muscle hypertrophié fait concurrence au phallus dressé vers le ciel comme emblème de la masculinité. Dans son développement monumental, on dirait que le culturiste (bodybuilder) a transféré la substance de son cerveau, de sa moëlle et de ses précieuses testicules dans ses muscles. Ceux-ci, selon Yukio Mishima, stimulent l'imagination des admirateurs tout en restant eux-mêmes dépourvus d'imagination. Pour l'écrivain japonais, culturiste lui-même, la beauté du corps devait aller à la rencontre de celle de l'esprit.
Application du fond de teint au rouleau
Aujourd'hui, les culturistes professionnels doivent fournir un effort surhumain pour battre leurs concurrents. Ils consacrent leurs forces intellectuelles à: 1) trouver le meilleur plan d'exercices pour chaque phase d'entraînement, 2) le plan d'alimentation et de repos le plus efficace, 3) la combinaison de produits légaux et illégaux la plus astucieuse.

À part leur capacité motrice, les muscles nous attirent par leur symbolique mâle. Attrait exercé sur les femmes (sans exagération) et sur certaines catégories d'hommes. Des hétéros imitent les culturistes et répriment parfois des sentiments qui les déconcertent. Des homos tombent en pâmoison, fantasment de les lécher des pieds à la tête ou de mourir étouffés sous le poids d'un puissant fessier. D'autres demeurent indifférents.

L'attribut premier de la virilité, c'est la trinité de la bite et des couilles. Mais les slips réglementaires des compétitions de body diminuent l'importance du paquet, déjà si petit en comparaison des autres membres. Quant au dos du slip, il n'enveloppe ni ne dégage le fessier: c'est grotesque! Puisque les athlètes sont presque nus, pourquoi pas le simple cache-sexe et sa ficelle qui permettrait de dégager une musculature tant travaillée? Parce que, Mesdames et Messieurs, le cul est le lieu de la pénétration interdite. Il faut le voiler. Car il n'y a jamais eu la moindre trace d'homosensualité dans ce "sport". Qu'on se le dise!

André

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