De l'îlot naturiste hétéro jusqu'à la concentration de chaises-longues pour petits-bourgeois aux rondeurs vêtues, ils passent à côté de la colonie d'hommes gays dûment indiquée par le drapeau arc-en-ciel flottant au-dessus du débit de boissons. Puis à proximité des joueurs de volley-ball ("envolée de boules") -- retraité/e/s nordiques à poil qui s'en donnent à coeur joie en secouant vigoureusement seins et couilles pour envoyer la balle par-dessus le filet. Ensuite, entre les dunes où les naturistes individualistes trouvent l'espace nécessaire à leur ségrégation en solo, duo ou trio. Vient une longue zone plate interdite à la baignade à cause des courants qui s'y rencontrent. Enfin, les promeneurs sont avertis qu'ils entrent dans une zone textile: ils le remarquent d'emblée car le ratio de nudité n'est plus que de 5% à 10%.
Bien installé dans son nid de sable au centre d'une étendue de mecs, Max observe les passants qui avancent méthodiquement, comme un cortège de fourmis, sans jeter de regard (ou presque) à tous ces mâles, jambes écartées, assis, couchés, lisant, ronflant ou bavardant. Deux mondes se croisent (c'est bien) sans se rencontrer (dommage). En voyant passer une brune plus que plantureuse -- un de ces camps mobiles d'extermination de la tortilla fourrée et de la paëlla au chorizo --, Max s'exclame dans son coeur: "Gott [Dieu], protège-moi de pareilles créatures!" Et de derrière un nuage, une voix profonde lui répond: "Max, mon enfant, j'y ai pourvu dés avant ta naissance..." "C'est vrai Seigneur, pardon et merci!" [Le coming-out, je l'ai déjà écrit, est un éternel recommencement.]
Du haut de la dune, l'artiste me surveille... |
André
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