Alors que la chrétienté célèbre la naissance d'un enfant conçu par insémination artificielle, adopté par le fiancé de sa mère porteuse afin que celle-ci ne soit pas déshonorée, Benoît XVI a consacré l'essentiel de son discours de Noël à la critique du "genre" et des personnes LGBT qui songent à fonder une famille. Voici le résumé de la péroraison pontificale tel que diffusé par
Zenit, ("Le monde vu de Rome"). Je le publie pour celles et ceux qui cherchent à démêler
le bon grain de l'ivraie (expression biblique, l'ivraie étant une herbe toxique --
to separate the wheat from the chaff pour mes lecteurs anglophones). En effet, le pape mêle des considérations de grande sagesse sur la société actuelle à ses propres élucubrations. À vous de trancher. --
André.
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"La question de la famille n'est pas seulement celle d’une forme
sociale déterminée", mais c'est "la question de ce qu'est l'être humain et de ce qu'il faut
faire pour être de façon juste une personne humaine", estime le pape qui relève des "défis complexes" sur ces problèmes, à
commencer par "la capacité de l’homme de se lier", capacité
constitutive du couple et de la famille qui en découle.
Accompagnant la diffusion "d'une compréhension erronée de la liberté et de
l'autoréalisation", et "la fuite devant la souffrance", il diagnostique un refus croissant du "lien humain". "L'homme demeure fermé sur lui-même" alors que "c'est seulement
dans le don de soi que l’être humain se réalise lui-même, et c'est
seulement en s'ouvrant à l'autre, aux autres, aux enfants, à la famille,
c'est seulement en se laissant modeler dans la souffrance, qu'il
découvre la dimension du fait d'être une personne humaine". "Avec le refus de ce lien, disparaissent
aussi les figures fondamentales de l'existence humaine : le père, la
mère, l
'enfant. Des dimensions essentielles de l'expérience du fait
d'être une personne humaine tombent".
Dès lors Benoît XVI dénonce une "atteinte à l'authentique forme
de la famille"
aujourd'hui. Pour lui, c'est la vision "de l'être même, de ce que
signifie en réalité le fait d'être une personne humaine", qui est "en
jeu". Il voit dans cette évolution les conséquences de la théorie du
gender, où "le sexe n’est plus un donné d
'origine de la nature, un
donné que l'être humain doit accepter et remplir personnellement de
sens, mais un rôle social dont on décide de manière autonome". Dans cette mouvance d'une "profonde fausseté", "l'être humain nie sa nature et décide qu'elle ne lui est pas donnée
comme un fait préparé à l’avance, mais que c'est lui-même qui se la
crée". Il "conteste sa propre nature. Il est désormais seulement
esprit et volonté". Le pape observe un paradoxe à ce sujet: l'homme déplore "la
manipulation de la nature, pour ce qui concerne l'environnement",
cependant il prône un "choix à l’égard de lui-même", il revendique de
pouvoir "choisir sa nature".
Or selon Benoît XVI, au contraire, la dualité homme/femme "est
essentielle pour le fait d'être une personne humaine", c'est même une
"exigence qui provient de la création", car la femme et l'homme sont "des formes
complémentaires de la personne humaine". Et "si la dualité d'homme et de femme
n'existe pas comme donnée de la création, alors la famille n'existe pas
non plus comme réalité établie à l'avance par la création" et c'est
finalement l'enfant qui en est victime car "il a perdu la place qui lui
revenait jusqu'à maintenant et la dignité particulière qui lui est
propre". En effet, "de sujet juridique indépendant en soi, il devient
maintenant nécessairement un objet, auquel on a droit et que, comme
objet d’un droit, on peut se procurer".
Aussi le pape met-il en garde : "Là où la liberté du faire devient la
liberté de se faire soi-même, on en arrive nécessairement à nier le
Créateur lui-même, et enfin par là, l'homme même est dégradé dans
l’essence de son être". "Dans la lutte pour la famille, l'être humain lui-même est en jeu", conclut-il.