jeudi 28 mars 2013
Les grandes amitiés viriles de l'Antiquité -- de coeur et de cul ?
L'un des textes les plus anciens qui nous soit parvenu figure sur une
tablette sumérienne datant d'il y a 2500 ans. C'est l'épopée de Gilgamesh qui raconte l'amitié héroïque qu'éprouva ce roi d'Uruk envers un messager envoyé des dieux. Un tiers humain, deux tiers divin, Gilgamesh était un géant doté d'un appétit sexuel insatiable. Grand consommateur de jeunes hommes qu'il ravissait à leurs pères et de jeunes femmes enlevées à leurs maris, il foutait un bordel pas possible dans son royaume mésopotamien. Aussi le peuple se tourna-t-il vers les dieux (dans les épreuves, les gens retrouvent la foi) pour leur demander la délivrance. Aruru, créatrice du monde (logiquement ce rôle revient à une déesse) lui envoya Enkidu, à la musculature irrésistible, poilu comme un ours et portant des tresses aussi belles que celles des jouvencelles. Un vrai rêve de bisexuel!
Les deux supermecs se défièrent en combat singulier, puis s'apprivoisèrent, tombant dans les bras l'un de l'autre; et le peuple poussa un grand ouf! L'épopée ne rapporte aucune scène de cul entre eux, mais elle décrit l'énergie érotique qu'ils dégageaient et leur amour exclusif, brûlant. Gilgamesh refusa même une invitation à baiser venant de la déesse Ishtar, préférant la compagnie de son pote. Il est écrit qu'il l'aimait "comme une femme". L'amitié entre eux s'approfondit et se développa aussi sur un plan spirituel. Et même si le sexe ne tenait plus la première place, leur lien se renforça, comme si l'échange mystique entre leurs corps leur apportait plus encore que la relation physique.
Lorsque Gilgamesh et Enkidu se promenaient, ils se tenaient par la main et, le soir, ils partageaient la couche en se serrant l'un contre l'autre. Mais la mort les sépara et Gilgamesh demeura inconsolable: "Enkidu ne lève plus les yeux. Gilgamesh lui touche le coeur, son coeur ne bat plus. Alors comme une fiancée, il couvre le visage de son compagnon de baisers. Comme un lion il rugit autour de lui."
La bible rapporte une histoire semblable entre le futur roi David, marié à Mikal, et Jonathan, fils du roi Saül. Le prince tombe sous le charme du jeune homme, "aux beaux yeux et de noble apparence," qui vient de tuer le géant Goliath. "Alors Jonathan fit alliance avec David, dit la bible, parce qu'il l'aimait comme lui-même. Jonathan se dépouilla de son manteau et le donna à David, ainsi que ses habits, et jusqu'à son épée, son arc et son ceinturon." Le jeune héros David fait de l'ombre au roi qui veut le supprimer et Jonathan aide son ami à se cacher, "car il l'aime comme lui-même". En se quittant, ils s'embrassent et pleurent ensemble durant un long moment. Finalement, Jonathan et ses frères sont tués dans une bataille et, l'apprenant, David fond en larmes: "Que de peine j'ai, mon frère Jonathan! Ton amitié pour moi était plus précieuse que l'amour des femmes!"
Autre couple de guerriers: Patrocle qui accompagne son ami Achille jusqu'à Troie et trouve la mort lors d'un combat. Dans son récit Homère le pudique évite de nommer leur attachement par le terme d'érôs. Mais Eschyle représente Achille pleurant sur le corps de son bien-aimé, célébrant la beauté de ses hanches et regrettant les baisers qu'ils échangeaient.
Ces héros ont connu l'intimité civilisatrice des femmes avant de rencontrer leur frère d'âme. Au début de sa vie, Enkidu vivait parmi les bêtes sauvages. Un chasseur l'a mis en contact avec une prostituée sacrée qui lui a enseigné l'art de l'amour, et a fait de lui un humain, transformant le sauvage qu'il était en un être évolué. C'est ainsi qu'il peut rencontrer un roi, le combattre selon les règles et devenir son ami... Aujourd'hui, beaucoup de bisexuels pédalent dans le brouillard, trichent, truandent et trompent au lieu de s'affirmer et déclarer: c'est ainsi, à prendre ou à laisser! Et les femmes qui ont appris à jouer les victimes (pas toutes) gémissent et crient à la trahison au lieu de regarder lucidement où sont les pertes, où les profits.
Aujourd'hui aussi, des hommes vous diront sans rougir que l'amitié est plus forte que l'amour. Passent-ils à l'acte? Cela les regarde. Et c'est sans importance en regard du sentiment qu'ils ressentent.
André
mercredi 27 mars 2013
Les autoportraits à l'huile d'un criminel de guerre sous la douche
Actuellement à la retraite, George W. peint. Notamment son chien Barney, décédé en février dernier. Ou lui-même sous la douche et dans sa baignoire, ce qui représenterait un rite de purification selon les psys qui se sont penchés sur ses oeuvres. Oui, peut-être, mais un rite édulcoré par une forte dose de tranquillisants. Sinon une allusion à une torture devenue courante sous sa présidence: la simulation de noyade. Des allusions aussi à sa conversion; car il a trouvé la foi et une "nouvelle naissance" par le baptême, entre les pattes d'un pasteur protestant fondamentaliste. En faveur du dieu belliqueux de l'Ancien testament, le Dieu des Armées, celui qui a inspiré les Croisés dans leurs raids contre les Musulmans et qui guide aussi les juifs Orthodoxes d'Israël.
L'artiste Bonnie Flood a initié le 43ème président à la peinture. En lui expliquant d'abord qu'on a beau peindre à l'huile dans sa baignoire, cela ne produit pas une aquarelle. Elle a passé un mois à ses côtés, six heures par jour, et le résultat est encourageant. Pourtant, les oeuvres de George W. ne trouveront jamais leur place dans la célèbre collection de l'Art brut, qui a vu le jour à Lausanne en 1975 grâce à un legs du peintre Jean Dubuffet. Mais peut-être que la Cour internationale de Justice de La Haye pourrait réserver une de ses cellules au célèbre peintre américain, avec un laisser-passer pour son matériel artistique.
André
mardi 26 mars 2013
dimanche 24 mars 2013
vendredi 22 mars 2013
Ce que le pape François a appris chez les Indiens nus d'Amazonie
Est-ce que vous avez fait une malaise, Très Saint Père? s'enquiert le Garde suisse chargé des tours de garde dans les Jardins du Vatican. Ou bien... poursuit-il en tendant une poignée de mouchoirs en papier à François planqué derrière un buisson, nu et accroupi. [Gottfried Stutz (nom de dieu) pense le Garde, on vient à peine de dire Pfüat di (que Dieu t'accompagne) à la Tunte bavaroise (remplacez le u par a) qu'elle est remplacée par un exhibitionniste!]
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Puisque c'est ainsi, je vais t'expliquer. D'abord, un petit détour. Il y a deux ans, mon ami l'archevêque de Quito m'a invité pour que nous passions nos vacances ensemble. Un de ses cousins, guide touristique, nous a emmenés dans la forêt équatorienne, à la rencontre d'un petit groupe d'Indiens Huaorani. Nous avons remonté le fleuve Napo, affluent de l'Amazone, dans une modeste embarcation, avec des vivres et des moustiquaires pour une semaine. Les Indiens, qui connaissaient notre guide et sa discrétion, nous ont bien reçus: c'est-à-dire qu'ils ont poursuivi leurs activités habituelles, nus, sans faire attention à nous. Ils n'ont pas essayé de nous convertir! Et c'est là que j'ai appris combien le fait d'être nu, les fesses posées sur la terre ou une pierre, apportait une dimension spirituelle et libératrice à mon incarnation. Je sentais les vibrations de la terre monter le long de ma colonne...
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En s'éloignant, Peter se disait, ce soir dans ma prière, à genoux au bord du lit, je remercierai le Bon Dieu de nous avoir enfin envoyé Son Serviteur. C'est à ce moment-là que la diane des Gardes suisses a retenti dans le cantonnement et que Peter a émergé de son rêve.
André
mercredi 20 mars 2013
Les mains au paquet, parce que les bonbons collent au fond du sac
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