mercredi 6 mars 2013

Au hammam il faudrait avoir plus de mains pour presser les citrons



"Connais-tu le pays [Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn] où fleurissent les citrons?" demande Mignon dans le poème de Goethe mis en musique par Hugo Wolf. C'était le rêve allemand de l'Italie. Dimanche, le hammam des garçons était mon Italie. Plus personne ne presse mes citrons d'une main insistante et aimante, depuis que mon compagnon a rejoint les nuages. Alors, parfois...

Sanglé d'un anneau bien épais pour toute vêture, je suis interpellé dans le couloir au moment de foncer dans la vapeur. "Pardon, êtes-vous André le blogueur?" Il m'a reconnu sans chapeau! "Je vous lis régulièrement." Deux seniors à poil se retirent dans le petit salon pour discuter. Lui grand, mince et bien monté, plus jeune de cinq ans, cela compte à notre âge... Il parle un peu de sa vie et de sa carrière professionnelle. Les sports qu'il pratique encore, le ski et la moto. Un long baiser prélude à notre entrée au hammam où nous continuons à nous embrasser et serrer très très fort.



Loi de l'attraction No 1: lorsque deux corps s'attirent (proportionnellement à leurs masses et à l'inverse du carré de leur distance), ils exercent une force d'attraction quasi irrésistible sur d'autres corps alentour. Qui viennent se joindre au noeud central. Loi d'attraction No 2: même si l'on forme momentanément un couple (alors que seul on n'attire personne) il ne faut pas repousser les autres (à moins d'être trop beau pour eux). Il existe des façons de vivre l'intimité tout en profitant de la multiplicité... Mon seul regret: ne pas posséder plus de bras et de mains, comme Shiva, le dieu dansant que les Indiens vénèrent également sous la forme du lingam, le phallus de pierre.

Hammam, douche, hammam, douche, cabine, hammam. Nous sommes deux vieux enragés. Puis il part. Hammam, de nouveau, où deux tétons pointus en demandent, supplient. Irrésistibles. Je caresse. Je serre crescendo. Je pince rinforzando. Les feulements deviennent sauvages. "Plus fort?" "Oui-i-i!" L'oreille me dit jusqu'où aller trop loin, mais pas plus. Puis je demande "et là" en claquant une fesse. Oui-i-i, alors on alterne, avec des pauses et des caresses. En l'écrivant, j'en ai les tétons tout reboutonnés.





Épuisé, mais solide, le gars raconte: "J'ai fait les deux équipes. De nuit et de jour..." Traduction: il est arrivé samedi soir et n'a pas quitté l'établissement depuis. C'est 18h. Il part. Sauna, bassin d'eau froide. Un pot au bar. Hammam et bye bye. Mission citrons accomplie. (Nota bene: c'est pas tous les jours dimanche, heureusement!)

André 

2 commentaires:

RPH a dit…

Oui, des moments délicieux. J'y suis allé faire un tour hier. J'y ai caressé quelques fruits encore bien verts. On en sort presque toujours vidé... N'y voit aucune allusion, j'ai commis, un jour, un post où je parle de presse citron et de la manière de s'en servir.... http://renepaulhenry.blogspot.fr/2011/04/casse-couilles.html

André a dit…

En effet, René-Paul-Henri, maintenant que le l'ai relu, je me souviens très bien du sujet et de l'objet car je suis un lecteur ponctuel et légèrement alzeimérien. Mais pour toi, qui es un intellectuel, le cul est politique et tu ne t'en approches jamais sans instruments de torture virtuels ou réels.