Rabbi Yaacov Arié Alter -- septième chef religieux de la dynastie
hassidique de Gour (ultra-orthodoxe et politiquement influente) --
proscrit désormais l'usage du soja dans les cantines de ses institutions
éducatives. Cette légumineuse contiendrait des hormones qui pourraient
rendre les garçons efféminés. Et si ces garçons se mettaient à
ressembler à des filles, les enseignants et d'autres étudiants seraient
attirés. Le rabbin israélien s'inquiète aussi que le soja ne cause un
développement sexuel plus précoce des filles. Quant aux enseignants de
la secte, ils sont persuadés que les aliments à base de soja portent
atteinte à "la spiritualité des étudiants".
Récemment, le rabbi avait ordonné que les hommes de sa communauté cessent de se serrer la main, craignant que ce contact mène à des relations sexuelles entre eux. Il avait aussi interdit que les pères prennent leurs enfants sur leurs épaules pour danser, comme il est d'usage le jour de liesse de Sim'hat Torah (
Joie de la Torah). S'il a enfin pris conscience des abus sexuels qui ont été dénoncés ces dernières années, ce n'est pas ainsi qu'il va changer la nature des abuseurs qui, comme les prêtres cathos, vivent dans une atmosphère délétère pleine d'interdits.
En 2005, rabbi Yaacov Arié Alter avait prophétisé en yiddish la venue imminente du Moshiach (
messie), l'oint du Seigneur, le futur roi d'Israël, au plus tard pour la fin de 2006. (Les protestants fondamentalistes américains eux aussi annoncent l'arrivée imminente de leur Messie et la fin du monde.) Voyons plus clair. Les Mayas n’ont pas prophétisé la fin du monde, mais celle d’un cycle qui redémarrerait sur un nouveau. Or nous sommes en train de passer de l'âge de l'information à celui de l'intuition. Tout craque et se disloque autour de nous, les secrets des gouvernements sont révélés, des peuples se révoltent contre la dictature, d'autres vont suivre. Le bouleversement va durer quelques années, la société humaine doit digérer son évolution.
Le rabbi reçoit des messages d'en-haut, mais il ne sait pas les interpréter. Né en 1939 en Pologne, il a connu les atrocité de la shoa. Il s'est réfugié dans l'intégrisme, est devenu le caïd de sa secte, il a acquis une grosse fortune personnelle. Mais n'a pas pris le temps de cultiver son don de prophétie, ni l'humilité qui doit l'accompagner. Sinon, il comprendrait que l'image du soja qu'il a reçue symbolise le danger que fait courir à notre santé le développement des industries agro-alimentaires. L'horreur qu'il a vue, ce n'est pas une question de moeurs (la force vitale de la sexualité le terrifie), c'est le cancer, ce sont les bébés qui naissent difformes, c'est la malnutrition (trop ou trop peu).
L'horreur que perpétuent les intégristes de toutes religions, c'est la dévalorisation de la femme et de toutes les qualités qu'un mec acquiert en développant sa part féminine.
Pour rassurer le rabbi, j'ai choisi les photos des photos de gays bien
au chaud dans leur pelage hivernal et la chanson
End Of The World que le crooner Matt Alber interprète avec le Choeur d'hommes gays de Washington et deux danseurs. Enjoy!
André
(
P.S. L'histoire du rabbi et du soja qui a paru dans de nombreux médias a rapidement disparu deux jours plus tard... Le rabbi a la main longue.)
I don't wanna fall, I don't wanna fly
I don't wanna be dangled over the edge of a dying romance
And I don't wanna stop, I don't wanna lie
I don't wanna believe it's over
I just wanna stay with you tonight.
2 commentaires:
André... je suis souvent d'accord avec toi... Mais, là je me vois obligé de te contredire: à propos des méfaits du soja, c'est bien ton rabbin qui a raison et j'en suis, hélas, la preuve vivante... La première fois que j'ai mangé du tofu, c'était il y a une 20aine d'années chez un garçon que j'avais pris en auto-stop du côté de Lugano et qui avait tenu à m'inviter à manger chez lui... Résultat: (tu ne me croiras pas...) mais une heure après, je me retrouvais dans son lit !... Et depuis, je suis accro et n'arrive plus à m'en passer Là, je ne parle pas du tofu, bien sûr que je n'ai jamais trouvé très bon... (Mais ça, c'est peut-être parce que je n'ai encore pas trouvé un mec qui sache le préparer correctement !...)
Par contre, pour ces hommes qui dansent avec leurs fils sur les épaules, ton rabbin dit n'importe quoi... Je n'ai pas le souvenir que mon père m'ait jamais pris sur ses épaules. D'ailleurs, il n'était pas du genre à danser...
Et pourtant le résultat est là, même si je ne suis guère efféminé...
Bel automne à tous dans la Case des Hommes !
Philippe
Philippe, Philippe! On ne mangeait pas de produits à base de soja durant mon enfance, ils étaient inconnus et la guerre aurait empêché de les importer. Et pourtant je suis pédé comme un phoque. Enfin moins aujourd'hui. Seulement à 98%. Quant à danser sur les épaules de mon père durant une fête religieuse, cela m'aurait fait grand plaisir. Sans forcément me donner le goût du ballet classique...
Bel automne à toi aussi!
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