vendredi 12 décembre 2014

"Homos, la haine" -- ce n'est de loin pas encore la lutte finale...




Remarquable documentaire (sur France 2), Homos, la haine présentait mardi dernier des témoins à visage découvert, femmes et hommes étonnants de lucidité, sans haine, dont la parole m'a atteint jusqu'au fond des tripes. Par exemple Bruno Wiel, 35 ans (ci-contre), frappé, dénudé, brûlé, sodomisé avec des branches, laissé pour mort, trois semaines dans le coma. Son constat au sujet des agresseurs: "Leur volonté première, tout comme ils ont brûlé ma pièce d'identité, c'était de détruire non pas mon corps mais tout ce que je représentais en tant qu'homosexuel."




Témoignage d'un téléspectateur qui signe Higgs Boson: "Je ne suis pas gay, et pas de gauche. Mais en voyant ce reportage saisissant, je me rends compte que: 1) Je ne pourrai pas voter pour un candidat qui, d'une façon ou d'une autre, favoriserait le backlash anti-gay actuel: c'est trop grave, c'est un signe de déclin du pays qui le place du mauvais côté, de celui des "losers". 2) Je suis impressionné par l'intelligence, la sensibilité, la justesse, la force morale de tous ces témoins. J'espère qu'ils auront beaucoup d'enfants, biologiques ou adoptés, qu'ils pourront éduquer dans les valeurs darwiniennes de tolérance sociale. Car c'est cela qu'il faut comprendre: les LGBT sont darwiniens! Ils sont utiles au monde par tout ce qu'ils apportent. Et d'ailleurs, inversement, beaucoup des anti-gays sont primairement anti-Darwin! 3) J'espère qu'il y a plus de LGBT que d'homophobes. Et en tout cas, les LGBT doivent être impitoyables dans la mobilisation des moyens légaux, civils et pénaux contre ceux qui veulent les terroriser.


Mes soeurs et mes frères darwiniens, malgré l'institution du mariage pour tous dans quelques pays occidentaux, nous ne pouvons pas encore entonner L'Internationale pour la dernière fois. La première strophe du cantique de la lutte sociale m'émeut encore: "Debout les damnés de la terre [...] Du passé faisons table rase [...] Le monde va changer de base [...] Nous ne sommes rien, soyons tout." Mais je déchante après "Il avait de belles moustaches, Le sourcil noir, le regard clair," car c'est de Staline qu'il est question. Et de petits dictateurs se sont réveillés dans nos pays depuis l'ouverture du mariage aux personnes du même sexe; ils veulent nous envoyer au goulag, voire à l'extinction. Comment cela est-il possible? Des intellectuels et politiciens de gauche comme de droite, des médecins, des psy et des représentants du Dieu d'amour -- quel que soit son nom -- ont soufflé dans les braises d'un discours et d'actes intolérables dans des sociétés dites démocratiques. Et les médias leur ont complaisamment donné un écho assourdissant.



Mes soeurs et mes frères darwiniens, nous sommes encore loin de la lutte finale. Le combat continue. Sinon, il commence pour beaucoup d'entre vous qui, jusqu'à maintenant, avez déclaré n'être pas concernés...

André

1 commentaire:

Xersex a dit…

C'est bien pénible. On devrais toujours essayer d'aller de l'avant, parce que si on ne bouge pas, il est susceptible de revenir, prenant pas en arrière.