La Cour suprême des États-Unis a donc pris, en se pinçant le nez, la décision qu'une majorité d'Américains -- surtout les jeunes -- attendait d'elle. Cela représente un énorme changement des mentalités, mais il faudra encore beaucoup, beaucoup de temps pour que l'égalité des droits des LGBT entre dans les moeurs et les coeurs. Regardez le plafond de verre qui demeure au-dessus de la tête des femmes, des Noirs (150 ans après l'abolition de l'esclavage), des tribus indiennes (propriétaires légitimes de cette immense territoire) et de la population défavorisée toujours plus nombreuse, privée de l'accès aux bonnes écoles, aux jobs permettant d'éviter de s'endetter et entubée par une télé aux mains de la fraction la plus immonde des Républicains.
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À l'époque c'était pour rire ! |
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Ces salopards ont déjà commencé leurs campagnes pour renverser la décision de la Cour suprême qui, prétendent-ils, est contraire aux "valeurs traditionnelles" et à leur liberté religieuse (de discriminer). À part cela, on observe le changement qui s'est opéré chez le président et la candidate à sa succession. Il y a trois ou quatre ans ils se déclaraient en faveur d'un statut "séparé mais égal": l'union civile, rien de plus. Le mariage devant rester l'apanage des hétéros. Puis ils ont changé d'avis en suivant ce que leur indiquaient les enquêtes d'opinion publique. Quant à Jeb Bush, il est à la fois pour et contre.
Le plus dramatique dans cette longue et pénible épopée (un demi-siècle) vers l'égalité, c'est qu'au lieu de régler rapidement une question qui concerne une minorité de personnes et ne pose aucun problème réel (les LGBT ne vont probablement pas demander l'abolition du mariage entre hétéros!!!) le milieu politique a utilisé le débat de l'égalité face au mariage pour détourner l'attention de la population 1) du système politico-économique américain corrompu, 2) des opérations de flicage et d'espionnage au niveau planétaire, 3) sans oublier les guerres que l'armée conduit de la manière la plus improvisée.
Et lorsque la population se réveille, descend dans la rue, proteste (Occupy Wall Street par exemple), les politiques n'y prêtent pas plus attention que lorsqu'une bande de tapettes et des travelos avait décidé dans un bar gay new-yorkais, un soir d'été de 1969, que cela suffisait. Et s'étaient révoltés contre les flics qui opéraient une descente de plus dans Stonewall Inn, taverne qu'ils rançonnaient régulièrement... La lotta continua !
André