lundi 16 janvier 2017

La pipe : comment lui redonner sa dimension spéciale, si jouissive




La dimension poétique, émotionnelle, relationnelle et sacrée de la fellation est rarement célébrée dans les mises en scène du porno qui nourrissent (chichement) nos fantasmes. Celui qui prodigue une pipe est souvent montré comme un esclave au service d'un maître, sinon comme un obsédé goulu. Ce qui manque dans ces vidéos ce sont l'approche, le prélude qui fait monter la tension et permet aux partenaires de se contempler avec désir et pas seulement de foncer vers la vidange, comme dans une station-service express.

La distribution des rôles, la prise en main timide, puis affirmée, la beauté du regard de celui qui va mener ou endiguer l'assaut; le corps de celui qui s'offre -- mais lequel est-ce qui s'offre le plus des deux hommes, celui qui empale ou celui qui avale? L'odeur entêtante, troublante (ou pas) que le nez détecte en chatouillant le pubis est difficile à traduire en images, mais tellement importante en réalité. Enfin, il y a l'ardeur ou la passivité apparente de l'un ou l'autre compagnon qui intrigue.




Puis chacun est emporté à sa manière par la passion et la friction, alors que monte la pression. Mais quelle perplexité lorsqu'un mec inhibe tout signe d'excitation! Est-ce de sa part un signe de virilité ou le stigmate d'une éducation qui l'a emasculé, le privant de ses moyens d'expression? Autre interrogation: l'homme à genoux mène-t-il le jeu, tient-il en mains et lèvres le pouvoir suprême, sacré, de procurer la jouissance? Ou les deux partenaires dominent-ils tour à tour la situation, communiant dans la prise en charge du plaisir?



"Nobody gets too much love anymore, it's as high as a mountain and harder to climb", chantaient les Bee Gees en 1979. Bien sûr, leur musique est sirupeuse. Et l'amour à la fois profond et discret est devenu une denrée de fast food depuis qu'il est marchandisé sur des sites de rencontres gérés par des algorithmes. Avant Bill Clinton, la fellation était le cadeau précieux d'une grande intimité. On n'offrait pas sa bouche au premier venu, c'était bon pour le con ou le cul. Aujourd'hui, la pipe est considérée comme un apéro bon marché pris n'importe où avec n'importe qui.



L'habitude de boire un verre pour faire connaissance a contribué à la propagation de l'alcoolisme depuis que la jeunesse dispose de plus d'argent de poche. De même, la fellation en veux-tu en voilà dissémine les maladies sexuellement transmissibles à travers les générations. Alors, revenir aux "valeurs" d'antan? Non, non, non! La "libération" sexuelle, même vécue avec difficulté, a permis à beaucoup de femmes de s'émanciper hors de la tyrannie patriarcale. Et aux hommes qui aiment les hommes de se libérer peu à peu des condamnations portées contre eux. Les hommes qui sont attirés par les deux sexes, ainsi que les personnes qui ressentent le besoin de changer de corps ont encore un chemin épineux à parcourir. 



Pourquoi évoquer ces problèmes dans un billet consacré à la fellation? La réponse est simple: tout se tient. Nous évoluons ensemble, il ne faut pas l'oublier. Et exercer notre solidarité. C'est ainsi que nous pourrons conquérir une tranche supplémentaire de cette liberté qui nous est due. La pipe à tirelarigot pose problème actuellement, comme la mal-bouffe, la cibiche, la came. Ensemble nous allons trouver les moyens de modifier nos habitudes, sans perdre le plaisir de vivre, le bonheur d'aimer ni la délectation de sucer. C'est ainsi que la société a évolué vers plus de réelles libertés et nous allons y contribuer.

André







3 commentaires:

Xersex a dit…

J'adore la pipe, la faire et la recevoir! Je n'aime pas le sexe anal, donc je suis buccoraliste, du bises à la fellation, et au-delà! jusqu'à avaler et à faire avaler le jus!

Anonyme a dit…

J'ai connu un homme homosexuel dont la sexualité se limitait à faire une fellation et aujourd'hui, il est séropositif au vih donc il faut aussi faire attention avec la fellation.

Personnellement, je ne suis pas fan de la fellation à moins de ne pas la limiter à celui qui éjaculera le plus vite.

Anonyme a dit…

La langue rugueuse d'un jeune homme qui râpe le frein de mon gland décalotté... Je ne résiste pas longtemps !