vendredi 17 mars 2017

Comment l'étui pénien des Papous se cultive dans leurs champs



Située au nord de l'Australie, l'île de la Nouvelle-Guinée est divisée entre l'État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Nouvelle-Guinée occidentale ratachée à l'Indonésie. Les coutumes anciennes comme l'existence d'une case des hommes dans chaque village, d'une série d'initiations pour tester l'endurance des garçons et des jeunes adultes, ainsi que le port d'un étui pénien ont été mises à mal par les missionnaires chrétiens d'une part, par l'État indonésien musulman de l'autre.



Certaines peuplades de l'île étaient cannibales et guerroyaient régulièrment contre leurs voisins. Les vainqueurs mangeaient la chair de leurs ennemis et jetaient leurs os broyés en bas dans la vallée. Peuples animistes, ils respectaient religieusement la nature. Leurs chamans remplissaient plusieurs fonctions: l'une que nous appelerions religieuse d'intermédiaire entre les mondes des vivants et des morts, d'autres en tant que guérisseurs du corps et de l'esprit, enfin en tant qu'officiants dans la case des hommes et prenant part aux rites d'initiation.

L'étui pénien est tiré d'une plante nommée calebassier que les hommes vident et sèchent avant de l'ajuster à leur pénis. Pour obtenir les différentes formes et grandeurs, la plante est guidée durant sa croissance, par exemple avec des poids pour l'incurver. Selon certaines sources, on ne peut pas juger l'importance d'un gars à l'épaisseur de son étui. La forme indique plutôt l'appartenance à telle ou telle tribu, la longueur variant suivant l'occasion. Petite pour aller aux champs, plus longue quand on participe à une cérémonie. Y a-t-il un élément d'exhibitionnisme à la base de cette parure? Les Papous jurent que non; c'est juste une façon de couvrir leur nudité, un cache-sexe, en somme... Comme en Occident où le cuissard du cycliste, avec son panier sculpté, est juste une protection de l'entrejambe à cause de son fond garni de cuir.




Trois jeunes Australiens en visite chez des Papous s'initient au port de l'étui pénien.


Le gouvernement indonésien interdit le port de l'étui depuis longtemps; les musulmans intégristes de Djakarta jugent cette tenue obscène, elle choque la moralité publique. Ils n'en ont rien à cirer des traditions culturelles d'un peuple pourtant éloigné à plus de 3000 kilomètres. La jeune génération de Papouasie porte la même tenue que toutes les autres à travers le monde. Elle ne revêt les oripeaux traditionnels que pour participer aux cérémonies culturelles et aux initiations -- seulement si elle n'est pas complètement islamisée ou christianisée.


Simulation de départ à la guerre. Pour les touristes.
Les Papous colonisés par les Indonésiens sont de plus en plus délogés de leurs territoires par des sociétés minières et d'autres entreprises qui pillent les forêts. Ce qui produit le déplacement des populations et des désastres dont l'environnement ne se remettra pas. Fléau moins sérieux, mais fléau quand même, le tourisme transforme ces traditions coutumières en spectacle exhibitionniste sans s'intéresser aux valeurs culturelles ni spirituelles qu'elles renfermaient... Et nous aussi, adorateurs du Phallus !

André


4 commentaires:

clodoweg a dit…

Beaux hommes !
j'ai bien aimé la vidéo ; il n'y a aucune condescendance chez le jeune homme qui se fait habiller à la manière papoue.

André a dit…

Clodoweg !

tout ä fait d'accord avec toi, Monsieur Printemps. Sinon je n'aurais pas publié cette vidéo. Le jeune gars semble comprendre que l'éternel masculin est universel et qu'il se décline différemment selon les cultures. Ce qui nous incite à voyager et partager.

Xersex a dit…

une vidéo très interessante!!!

Broc a dit…

"Les coutumes anciennes comme l'existence d'une case des hommes dans chaque village, d'une série d'initiations pour tester l'endurance des garçons et des jeunes adultes..."
Heu, sur ce site, je ne peux m'empêcher de ramener le test d'endurance au plan sexuel. J'imagine que cela recouvre une dimension plus vaste. Pour autant, est-ce parfois le cas ? Avons nous connaissance de coutumes dans ce sens ?
On a tendance dans nos sociétés a essentialiser le sexe, surtout dans la vision technique de l'acte sexuel, alors que la sexualité est une expression de notre être au monde, de nos sensibilités, de nos pulsions archaïques, notre rapport primordial au sacral. Le sacrum ne couronne-t-il pas les fesses, le cul ?