Dans la lutte turque --Yağlı güreş -- les gars ne portent qu'une culotte de cuir (kispet) et rien dessous. Ils s'oignent religieusement d'huile d'olive du menton jusqu'au bout des pieds, sans négliger l'intérieur du falzar, ouille! Le défi: renverser l'adversaire en passant la main sous sa ceinture et le maintenir à la verticale, jambes en l'air, durant quelques secondes.
Comparée à d'autres sports qui attirent les foules -- le muay thai ou les MMA en cage -- la lutte turque est un art martial noble qui n'a pas pour but de blesser les combattants ni de verser du sang. Il suffit de voir comment le vainqueur traite son adversaire après l'affrontement. Hélas, la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan, ancien footballeur semi-professionnel, a perdu cette qualité et sombre vers le chaos de la dictature la plus répugnante.
Qu'est qui nous hypnotise tant dans la lutte à l'huile? C'est l'affrontement quasi fraternel entre deux gars aux corps bien développés sans être gonflés aux hormones; leur semi-nudité harmonieuse encore plus attirante que s'ils étaient complètement dévêtus; et la connivence de ce jeu qui leur permet de plonger la main jusqu'à l'entrejambe, avec une complicité de frères jumeaux.
Pour les adeptes d'un gnosticisme LGBT, l'être humain naît prisonnier de son corps, de son âme et du temps. Ce qu'illustre une passe de lutte turque durant laquelle, malgré l'huile, les combattants restent engoncés dans leur culotte, plaqués au corps et pressés par le temps. Et pour nous qui les contemplons -- toujours avec un regard gnostique -- ils sont comme le jumeau séparé depuis les origines que nous cherchons inlassablement afin de (re)trouver la plénitude de l'amour et plonger le bras jusqu'au fond de son coeur.
André
4 commentaires:
Pourrais-tu, à l'occasion nous (m') en dire plus sur ce "gnosticisme LGBT" dont tu parles ?...
Was ist das ?... pour un profane.
Et quel rapport tu fais avec cette magnifique lutte turque ?...
Merci
Il y a quelques années, les lutteurs turcs ont fait une démonstration à Paris. La salle était pleine d'hommes homosexuels.
Philippe!
Si tu étais abonné aux Cahiers jungiens de psychoanalyse, comme n'importe quel honnête homme, tu n'ignorerais plus rien de l'approche du Viennois Heinz Kohut (1913-1981) et de sa vision d'une version contemporaine du gnosticisme. Il parle notamment du besoin pour un patient de ressentir, d'expérimenter la grandeur humaine, la force et le calme. Besoins auxquels il imagine pouvoir répondre par le phénomène du transfert. Bullshit, foutaise.
Ce qui ne t'aide pas vraiment, comme la plupart des autres thérapies. À moins, bien sûr, que ton psy soit fort comme un Turc, torse nu bien huilé, porte le pantalon de cuir et s'étende à côté de toi sur le canapé.
Sinon, il est plus simple de rêver devant ces athlètes qui, malheureusement, ne sauveront pas la Turquie du désastre actuel. Puis de te tourner vers d'autres voies de guérison.
rien me fascine ici, dans la lutte! merci pour ton commentaire chez moi. Cela me fascine beraucoup et m'emeut bien!
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