mercredi 26 février 2020

Comment l'amour gay s'est invité dans la vie politique des USA




Les Américains vont-ils élire un président gay, marié et démocrate ? Certainement pas. Pete Buttigieg qui fut le favori lors du premier round de la primaire démocrate dans l'Iowa est recalé depuis en faveur de Bernie Sanders, candidat plus âgé. Chasten Buttigieg, le chéri de Pete, ne sera pas le premier Premier Monsieur à entrer dans la Maison Blanche au bras du 46ème président. L'Amérique qui se dit chrétienne et n'applique aucun des préceptes fondamentaux de solidarité envers les plus faibles, de respect et de non-intervention dans les affaires des autres races,  des autres nations, autres religions, ni d'égards envers les minorités -- cette Amérique n'est pas prête à élire un Buttigieg, encore moins deux...



Abraham Lincoln et son jeune ami Joshua Speed.

Parmi les présidents du passé attirés par les mâles, citons-en deux. James Buchanan, le quinzième, élu en 1857, n'a pas eu la tâche facile à cause de la Guerre de Sécession. Il est à ce jour le seul à ne s'être jamais marié, pas même une seule fois. Abraham Lincoln, seizième président, a été marié et père de quatre enfants. Élu en 1860 et en 1864, il a été assassiné en 1865. Les historiens ne sont pas d'accord au sujet de son orientation. À l'époque, les uns déclaraient que les filles ne l'avaient jamais intéressé. D'autres prétendaient le contraire. Les descendants d'un certain William Herndon déclarent que William était homosexuel, amant d'Abraham, et qu'ils ont souvent partagé la même couche.



Le 3 octobre 1862, dans le Maryland, durant la guerre de Sécession.

Lincoln était un avocat de 28 ans lorsqu'il a rencontré Joshua Speed, de cinq ans son cadet. Ils ont vécu ensemble pendant quatre ans, dormant dans le même lit. Leur amitié a duré jusqu'à la mort. À l'époque, il était courant que des hommes célibataires partagent une chambre et une couche pour des raisons financières. Cette intimité, si elle était bien supportée, les amenait à manifester leur tendre amitié en public, sans que cela ne choque la société, ni qu'on imagine une relation sexuelle sous les draps. Parfois, William Herndon et un quatrième gars partageaient aussi leur chambre.




À cette époque, semble-t-il, on ne cherchait pas à catégoriser les relations amicales, sensuelles et sexuelles entre les êtres. Ceux qui passaient avec fluidité d'une option homo à une hétéro, et vice-versa, n'avaient pas besoin de l'annoncer urbi et orbi, ni de se classer parmi les bisexuels. Une amitié intense, quasi romantique comme celle qui liait Lincoln à Speed n'était pas un péché. Ce qui m'amène au cas Buttigieg. Je puis me tromper, néanmoins il me semble qu'à force de présenter partout son mari, comme si Chasten n'avait pas une vie professionnelle indépendante, transforme sa campagne politique en une opération de militance gay. Il faudrait l'élire président d'une...  association LGBTQI.





La semaine dernière lors d'un rallye qui se tenait à Denver, le jeune Zachary Ro, neuf ans, a demandé à Pete Buttigieg comment il pouvait être aussi courageux que lui et faire son coming out publiquement. Le candidat démocrate a répondu: "Je crois que tu n'as pas besoin de conseil en matière de courage. Tu me parais très solide." Buttigieg a poursuivi: "Il m'a fallu beaucoup de temps pour décider comment j'allais révéler à mes meilleurs amis que j'étais gay; et encore plus pour le dire devant le monde entier." Puis il a averti Zachary: "Ce ne sera pas toujours facile, mais quand on sait qui on est, on dispose d'un centre de gravité qui nous permet de résister quand cela devient chaotique autour de nous." Et il a encouragé Zachary à devenir un modèle pour ceux qui veulent sortir du placard.

André

Cary Grant et Randolf Scott, années 1930.

Aujourd'hui, on n'a (presque) plus besoin de se cacher.





















1 commentaire:

Xersex a dit…

Un POTUS gay et marié? il n'est pas encore temps