Les gays aiment la lutte -- les lutteurs aiment-ils les gays ?

En Mongolie.

Antiquité grecque.

Pas besoin d'expliquer pourquoi nous, les gays, aimons la plupart des styles de lutte qui se pratiquent à travers le monde. C'est un sport que les athlètes exercent par passion et pour gagner éventuellement une célébrité passagère dans leur pays. Mais pas pour devenir millionnaires. J'imagine qu'ils apprécient le contact du corps à corps en sueur, probablement différemment de nous, mais quand même...

Inde.

Parmi les variations planétaires des techniques de lutte, c'est le style suisse que j'apprécie le moins. Question d'esthétique. Dans mon pays, les lutteurs revêtent un genre de short ouvert devant et derrière qui sert à agripper l'adversaire. L'affrontement se déroule sur un cercle de sciure. Les fêtes helvétiques de lutte sont des évènements à la fois sportifs et folkloriques -- quasi patriotiques. Les vainqueurs sont couronnés et gagnent un prix en nature, par exemple un splendide bovin vivant.





Il faut une forte dose de courage, lorsqu'on figure parmi les champions de lutte, pour sortir publiquement du placard. C'est le tour de force qu'a réussi, il y a quelques jours, l'agronome Curdin Orlik originaire du canton des Grisons. Il est le premier sportif d'élite helvétique à franchir le pas. Curdin est le frère cadet d'Armon Orlik, autre champion de lutte. Dans une discipline aussi couillue et conservatrice, vaincre le tabou d l'homosexualité à l'âge de 27 ans n'est pas facile, d'autant plus si l'on a été élevé dans une famille très religieuse.

Curdin Orlik déclare: "J'ai refoulé qui j'étais vraiment pendant trop longtemps. Je ne suis pas un gars qui bécote en public, mais je veux pouvoir m'allonger à côté d'un homme à la piscine sans en avoir honte." Il sait depuis l'âge de 12 ans qu'il est gay. Ses premières tentatives de rencontres sur les réseaux sociaux l'ont découragé. "S'il fallait se cacher, c'était pas mon truc." Il s'est marié; un fils est né il y a deux ans. Lorsque Curdin a décidé de faire son coming out, le couple a divorcé, mais son ex et lui restent en très bons termes. Il précise: "Je l'ai aussi fait pour mon fils, il comprendra plus tard."




L'annonce de sa sortie du placard a suscité des commentaires favorables sur les réseaux sociaux. "Si je peux devenir un modèle pour ceux qui vivent la même chose, alors j'en serai très heureux." Curdin Orlik espère aussi qu'il deviendra un meilleur lutteur maintenant qu'il se sent libéré.

André

Turquie.

Sénégal.