lundi 3 janvier 2011

Le désir homo ou bisexuel et l'ocytocine

Dans L'Amour de A à XY publié en septembre dernier chez Odile Jacob [couverture coin-coin: on imagine que c'est un livre pour les connasses; gros caractères qui bouffent inutilement des pages, un bouquin réservé aux vieux?], la Britannique Lucy Vincent, docteur en neurobiologie qui vit en France, passe en revue nos comportements amoureux à la lumière de la science, du bon sens et de son humour. Extraits. Vous jugerez de sa pertinence.

Homosexualité (p. 155). Il existe de nombreuses thèses pour expliquer le désir homosexuel, mais actuellement il n'y a aucun consensus sur le pourquoi et le comment de l'homosexualité, surtout quand on tient compte de l'existence de l'homosexualité masculine et féminine. Notre compréhension du phénomène se complique aussi à cause de la bisexualité, car, après tout, si le désir pour le même sexe est prédéterminé par des jeux d'hormones ou de neurotransmetteurs pendant le développement, comment expliquer le changement de préférence d'une aventure à l'autre? Il se peut à terme qu'on se rende compte que le désir sexuel, comme l'attachement, ne s'appuie pas sur le genre autant que sur les caractères multiples qui constituent tout individu. Alors, une fois de plus, l'explication se trouvera dans "parce que c'est lui/elle, parce que c'est moi...". [Montaigne a écrit sur l'amitié, le plus dangereux amour de tous: "Parce que c'était lui, parce que c'était moi".]

Ocytocine (p. 178). Le léchage est une activité motrice caractéristique du comportement maternel, mais aussi du comportement sexuel. Des chercheurs suisses ont montré que le noyau [du cerveau] qui commande le léchage contient des récepteurs à ocytocine et à vasopressine, et que ces deux molécules augmentent l'excitation des neurones dans ce noyau. La présence des récepteurs à ocytocine serait ainsi nécessaire pour assurer ce comportement lié à la maternité et à la sexualité.

Notre cerveau semble se remodeler, en fonction des époques de la vie que nous traversons, pour s'adapter à des besoins spécifiques. Chaque zone peut en être sensibilisée ou atténuée de façon qu'il devienne plus (ou moins) attentif et qu'il réagisse différemment à certains types de signaux. L'amour, l'amitié, les relations sociales constituent les fondements d'une vie humaine, et leur nature change au cours de l'existence. Le récepteur à ocytocine est l'agent social à l'oeuvre dans ce domaine; c'est lui qui décide de la nature des relations que nous établirons avec notre entourage.

5 commentaires:

Patrice a dit…

Cela commence à entrer dans les têtes que les catégorisations homo, bi et hétéro ne sont pas fixées et que le choix sexuel peut évoluer au cours de la vie. Enfin!

guy1942 a dit…

Lorsque vous écrivez :"bouquins pour les connasses ou les vieux"........c'est pour paraître branché , plus viril ou pour amuser?
Pathétique.........

guy1942 a dit…

Oui , pathétique....mais bon dans l'ensemble j'apprécie votre blog....et soutiens votre action...

André1936, en réponse à Guy1942, a dit…

Merci de votre franchise et de votre soutien! Éclairage sur mon esprit d'escalier vaudois, vendredi 7 dans le blogue.

7unfait a dit…

Lucy Vincent, l'auteure de ce livre très primaire, très vendeur (vous avez raison: "pour les connasses") occupe actuellement le poste de communicante chez Servier, le laboratoire qui a commercialisé le Mediator, médicament qui aurait tué entre 500 et 2000 personnes. Chez elle, c'est l'odeur du fric qui stimule l'attirance.