jeudi 27 janvier 2011

La poutre apparente des jeunes lutteurs à la fin du combat

John Irving et son fils Colin. Été 1983.
La semaine dernière François Busnel, l'excellent animateur de La Grande librairie (France 5), rendait visite au romancier américain John Irving (Le Monde selon Garp) pour l'interroger sur Dernière Nuit à Twisted River dont la traduction vient de paraître et sur ses thèmes récurrents. Entre autres: le père absent, l'initiation sexuelle, l'entrée dans l'âge adulte, les ours, la lutte. Durant ses études, Irving pratiquait avec la même intensité la lutte et l'écriture. Il se battait aussi contre un handicap majeur pour un écrivain: sa dyslexie que l'on n'avait pas diagnostiquée. C'est la ténacité et la concentration acquises durant l'entraînement sportif qui l'ont aidé à la surmonter. Aller au contact, répéter les prises jusqu'à acquérir la mémoire musculaire qui saura réagir instantanément. En écriture, il faut la même endurance.

Lorsque la prise fonctionne [lorsque le paragraphe sonne enfin juste] le sportif [l'écrivain] est aux anges. Et sa bite aussi, parfois. C'est notre sujet du jour: pourquoi les sportifs bandent-ils en pleine action? Les lutteurs sont exposés à leurs camarades durant l'entraînement, puis au public. Leur maillot ne cache rien de leur euphorie, ni de leur embarras si une tache humide se développe à la pointe du gourdin...

Rendons grâce à Jésus!
La première leçon que l'on apprend dans ce sport c'est de ne pas avoir peur de l'autre et d'aller au contact. Le lutteur s'assume tel qu'il est; il accepte le partenaire/adversaire qu'il va saisir à bras-le-corps tel qu'il est. Il ignore le pet lâché dans l'effort aussi bien que l'érection intempestive. L'augmentation de la circulation du sang dans les jambes, le frottement ou l'excitation du combat peuvent réveiller le poireau qui se déploie alors librement sous le maillot moulant. Dès lors, pourquoi cette tenue? Parce qu'elle évite de se prendre les mains et les bras dans des t-shirts, shorts ou kimonos et de se fouler ou casser un doigt. La poutre apparente durant l'affrontement, c'est comme l'érection nocturne ou le bout dur pendant le cours de math: sans relation avec une excitation sexuelle consciente. Un signe de bonne santé. C'est pourquoi les sportifs aguerris ont le sourire lorsque cela se produit.

Désapprobation envers le coach lubrique.
Le jeune homme en haut à droite n'a pas d'autre possibilité que de faire bonne figure et savourer sa victoire. Et si la poussée de sève se produit lorsque père et fils s'entraînent ensemble, comme John Irving l'a longtemps pratiqué avec son fils Colin, il ne reste qu'à l'ignorer, ou mieux: en rire et en profiter pour faire passer un brin de sagesse mâle du père au fils. [Photo tirée de The Imaginary Girlfriend - A Memoir de John Irving.]

André

    6 commentaires:

    Claudius a dit…

    Je ne comprends pas pourquoi ces mecs qu'on voit tout le temps en train de remettre en place leur service trois-pièces ne mettent pas un suspensoir avec coquille. Ca les protégerait des mauvais coups de genoux.

    Pipolo a dit…

    Je pourrais jamais faire ce sport. Rien qu'à saisir une de ces chaudasses, j'aurais un bambou géant. La honte...

    Henri a dit…

    La petite tête n'en fait qu'à sa tête, c'est bien connu. Cela dure jusqu'à un certain âge et c'est parfois embarrassant. Ensuite, lorsque cela ne se produit plus aussi aisément, c'est encore plus embarrassant...

    Daccorpasd'accord a dit…

    Excellente la photo du coach qui tient son "poulain" d'un peu trop près et la désapprobation de l'entourage. On comprend facilement que ce sport attire des pédérastes. Et on espère que les jeunes sportifs soient assez avertis par leurs parents et courageux pour résister et, le cas échéant, se mettre à plusieurs pour lui casser la figure.

    hauts-maux a dit…

    Articles intéressants avec les précisions plus haut ...
    Donc je suis pour ces
    " tenues de combat "

    Damstounet a dit…

    Eh oui Henri, on n'a jamais ce qu'on veut ! lol