Un de mes potes revient du Népal. Retraité, il a passé quelques semaines en tant que volontaire, envoyé par une ONG suisse dans une haute école technique, dans une fabrique de glaces et... une boulangerie. Son domaine: l'hygiène dans l'élaboration des produits alimentaires. Au retour,

Mumbai/Bombay. A un jet de pierre de l'hôtel Taj-Mahal (où le feu a de nouveau éclaté aujourd'hui), les amoureux de l'art et de la beauté prennent le bateau pour l'île d'Elephanta dans la mer d'Oman. Ils vont visiter un ensemble de grottes vouées au culte shivaïte dont les hauts-reliefs comptent parmi les expressions les plus parfaites de l'art indien (entre les Ve et VIe siècles).
La première fois que j'y ai accompagné un groupe de touristes, les principales sculptures étaient éclairées depuis l'extérieur par des panneaux réfléchissants; une équipe de cinéma y tournait une scène de comédie... musicale. Voyez ce buste haut de 6 mètres dont les visages représentent les trois formes du dieu Shiva. L'aimable Brahma à droite, peut-être dans son rôle de créateur; le méditatif Vishnou au centre, le conservateur selon certaines interprétations; et Shiva lui-même à gauche, effrayant, le destructeur. Résumé de notre existence, du début à la fin.

Un humoriste américain, George Carlin si je ne fais erreur, se plaignait de la vie en disant que le pire, c'est la façon dont elle se termine. Quel trophée gagne-t-on à la fin? Une mort. On devrait, disait-il, inverser le cycle. On commencerait par mourir

Le cycle de la vie raconté par les trois visages du dieu, mais dans une lecture de gauche à droite. La grande éjaculation de la mort pour commencer, l'orgasme parental pour finir. Bingo! Ci-contre, toujours dans les mêmes grottes: symbole phallique de Shiva, le lingam se détache dans la fenêtre comme la victoire de la création renouvellée. Les fidèles l'entourent de révérence et de fleurs, l'oignent d'huile. On devrait traiter les lingams de chair avec la même dévotion.
Ulysse
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