Un ancien Marine, Jake Sally, s'engage dans le corps de mercenaires d'une entreprise minière qui veut extraire le précieux minerai horsdeportium qui se trouve sur la planète Pandora. A leur arrivée sur Pandora, les miliciens sont pris en charge par un officier allumé qui les avertit: "Vous n'êtes plus à Kansas City!" -- traduction: vous allez en baver... Pour un mordu de cinéma [et pour un exégète de la gnose gay] c'est une allusion transparente au Magicien d'Oz (1939), film dans lequel Judy Garland [Dorothy, icône gay] quittait la réalité de Kansas City pour pénétrer dans un monde magique. Dès les premières séquences d'Avatar, James Cameron nous avertit ainsi qu'il va créer un univers encore plus fabuleux que celui d'Oz... Le metteur en scène nous montre en même temps un abruti qui ne peut pas vivre sans guerre, car c'est le seul univers où les femmes n'empêchent pas les crétins sanguinaires de se prendre pour des héros. Dès lors, que penser de la pesante destruction finale dans laquelle Cameron s'enfonce et se perd?
D'un côté, nous avons ces mercenaires américains, anciens d'Irak ou d'Afghanistan, serviteurs de la rapacité; de l'autre côté, les Na'vi qui peuplent Pandora: athlètes parfaits, élancés, capables de communier avec la nature, de subjuguer l'impétuosité des animaux sauvages, presque nus et toutes/tous dotés d'une splendide queue [deuxième moment gay du film]. Nous entrons dans leur monde à la suite de l'avatar de Jake, transformé en clone de na'vi pour infiltrer leur société. Parcours initiatique risqué en compagnie de la princesse Neytiri qui instruit Jake dans l'art de voler sur un ikran:
-- Maintenant, choisis ton ikran. Tu dois le sentir en toi. S'il te choisit aussi, fais vite! Tu n'auras qu'une chance.
-- Comment saurai-je s'il me choisit?
-- Il essaiera de te tuer.
Comme dans toutes les rencontres foudroyantes entre deux êtres rétifs, c'est un truc à la vie, à la mort entre Jake et la princesse, entre Jake et l'ikran... Sur la falaise, les immenses volatiles menacent. Jake et un ikran se choisissent dans un affrontement sans merci. La princesse ordonne à Jake d'établir "le lien" entre eux. Mais il se fait jeter, tombe dans le vide, se raccroche à une branche, retourne au combat, chevauche la bête qui se démène. Et réussit finalement à faire "le lien" en joignant l'extrémité de sa propre queue à la pointe de l'oreille ou de la queue de l'ikran (je n'ai pas bien vu, avec mes lunettes 3D). Par l'énergie de sa pensée, Jake lui ordonne d'obéir; il déclare à l'ikran "Tu es à moi". L'animal se calme et prend son envol pour une séquence de rêve et de montagnes russes qui transforme le cavalier en allié des na'vi.
C'est le troisième moment gay d'Avatar. Pour les mecs qui jouent entre eux, faire le lien s'appelle docking, et se pratique en étendant le prépuce d'un phallus sur le noeud retroussé ou circoncis d'un autre phallus: sublime moment d'échange...
Ulysse
1 commentaire:
L'allusion au Kansas m'a aussi étonné, venant de ce bourrin tiré de l'imagerie cuir-SM. Dans le film, il y a tout et son contraire, du new age (le "docking"), de l'écolo (la beauté de Pandora), de l'humanitaire (l'honorabilité des Na'vi) et un déferlement de violence sans retenue à l'américaine. Ca finit par anesthésier notre indignation. Cameron est un très sale manipulateur.
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