Pour les enrôler, on leur avait vendu le patriotisme et promis l'héroïsme viril, avec en prime la défense des valeurs américaines. Ils se trouvent à mille lieues de leur pays. En train de débusquer des "ennemis" qu'ils ne peuvent distinguer des populations "amies" -- avides, leur avait-on dit, de se convertir à la sainte démocratie.
Ces jeunes hommes commettent des actes qui les obligent à s'endurcir pour ne pas réfléchir et craquer. Leurs visages reflètent l'ennui, le désespoir et la déprime. De plus, ils n'ont personne à qui se confier. Les chapelains les rappellent à leur devoir, celui de protéger la nation élue de Dieu; les psys les droguent; la hiérarchie militaires les dénonce s'ils se montrent faibles.
Ils ont le mal du pays qu'ils n'avaient jamais quitté avant. Ils envoient des messages ambigus (les photos de leur corps) à leur petite amie pour qu'elle se souvienne. En pointillé, ces images disent: ici, on ne peut que tuer et se branler. Mais ils n'ont pas le droit de décrire ce qu'ils font; ni ce qui arrive à leurs copains. Interdit de raconter le ravage qu'ils subissent chaque fois qu'un des leurs est emmené sur une civière ou dans un sac.
Ils tentent d'être à la hauteur de l'aventure virile et héroïque qu'on leur avait promise en leur faisant signer un engagement dans l'armée -- promesse assortie d'autre mensonges concernant leur avenir. Car les recruteurs de l'armée américaine travaillent à la prime -- comme les vendeurs d'assurances vie et d'hypothèques; ils ne s'embarrassent pas de scrupules.André

2 commentaires:
Je lis aujourd'hui que l'ensemble des forces armées américaines s'élève à 2,3 millions de militaires. On hallucine!
TRES BON COMMENTAIRE
LE MEC NU ME FAIT PITIE IL SERAIT MIEUX CHEZ LUI......
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