jeudi 22 décembre 2011

En Inde, les garçons prostitués sont de plus en plus jeunes



En Inde aussi, on voit de plus en plus de beaux gosses épilés -- torse nu, voire en slip -- paraître dans la publicité et dans les films grand public, comme l'acteur John Abraham. Et les sociologues qui suivent l'évolution de la prostitution lient l'abaissement de l'âge des garçons impliqués dans les différents commerces du sexe à cette image nouvelle du mâle sans poils.

L'acteur John Abraham.
Le "masseur" ou strip-teaseur doit être jeune, mince et imberbe. Des gigolos pour dames riches aux petits danseurs efféminés qui se produisent dans les mariages (puis sont violés par les noceurs), l'Inde pourtant si prude -- ou parce qu'elle l'est -- connaît une croissance régulière des anciennes et nouvelles formes de prostitution des enfants et adolescents mâles.

On estime le nombres des fillettes et des jeunes filles condamnées à ces métiers à près d'un million et demi. En revanche, la société patriarcale préfère ignorer le contingent masculin et les intermédiaires qui l'exploitent. Prenons l'exemple des jeunes "masseurs". Ils apparaissent en fin de journée, dans des lieux où ils peuvent être facilement repérés par leurs clients -- surtout des hommes mariés -- qui sortent du travail. Les affaires sont vite réglées, une pipe, un massage avec finition ou une pénétration à l'abri d'un mur, sous le couvert de buissons, sinon dans un chambre de bordel ou d'hôtel pour les plus riches. Ces garçons de milieux démunis soutiennent ainsi leur famille. Ceux de la campagne retournent chez eux pour participer aux travaux agricoles saisonniers.

Hijra.
Les jeunes gens qui sont les plus efféminés -- ou se croient tels parce qu'homosexuels -- pensent qu'ils ne seront jamais acceptés par la société. C'est pourquoi certains d'entre eux choisissent de se joindre à la communauté Hijra et de vivre en travestis. D'autres se font émasculer pour devenir eunuques. S'ils survivent à l'opération pratiquée par des amateurs, ils pourront gagner leur vie en participant à des fêtes de famille, naissance et mariage, où ils sont sensés porter chance. Ils iront aussi mendier et se prostituer; voire assister les collecteurs d'impôts en chantant et dansant devant le magasin ou la maison des mauvais payeurs pour les humilier jusqu'à ce qu'ils s'acquittent de leur dette.

C'est un phénomène mondial: une grande partie du commerce du cul est liée aussi bien à la misère sexuelle des clients (notamment celle des hommes mariés qui ont des relations avec des hommes) qu'au dénuement des travailleurs. Mais à côté, une classe moyenne s'installe qui a recours à des escort girls et boys. Elles et eux ont choisi cette profession sans contrainte extérieure et peuvent l'exercer dans un cadre moins dangereux.

André

1 commentaire:

Guy Zulma a dit…

Cher André,
Je viens de lire cet article sur les "garçons prostitués en Inde". Non spécialiste des traditions de ce pays, j'ai tout de même trouvé d'étranges raccourcis... Aussi ai-je demandé à un blogger-ami des renseignements plus précis. Pour faire court et si le sujet intéresse les plus sérieux de vos lecteurs -- avec son autorisation -- voici quelques liens utiles sur les hijras : http://indiangay7.canalblog.com/archives/2009/10/25/15556327.html
http://indiangay7.canalblog.com/archives/2009/10/25/15557194.html
http://indiangay7.canalblog.com/archives/2010/11/03/19508194.html
Et sur la fête annuelle de Koovagam : http://indiangay7.canalblog.com/archives/2009/10/25/15556394.html

De façon plus générale concernant l'Inde et l'homosexualité, le blog de Indiangay7 est vraiment intéressant :
http://indiangay7.canalblog.com/