mardi 6 mars 2012

L'empereur et toute sa cour sont nus: alors vive l'empereur!




Cela a commencé par une feuille de vigne. Comme les feuilles tombent en hiver, nos ancêtres ont inventé le pagne. Cela leur a donné l'idée de se singulariser les uns des autres. Plus votre pagne est classe, plus vous grimpez dans l'échelle sociale. Alors que la vigne était une grande égalisatrice. Et en plus, elle vous fournissait gracieusement deux dérivés: le raisin et le vin. Ne manquait que le pain et le boursin pour parachever le bonheur.

 




















Le pagne a gagné et provoqué la course aux fringues jusqu'à produire ce summum de la connerie humaine: la fashion victim. (C'est tolérable jusqu'à l'âge de 25 ans; après: direction goulag.) Plus vous endossez de fringues coûteuses, et plus lourdement vous écrasez ceux qui n'en ont pas les moyens ou le besoin. Pourtant, sous le tissu, tout le monde porte la même tenue faite de chaude peau humaine.


Siècle après siècle, les artistes nous ont montré, décrit et chanté qui nous sommes en réalité, dans la noblesse de notre nudité. De tous les médiums, la photographie est le plus récent et le plus provoquant parce que nous croyons qu'elle illustre la réalité. Là où les nus en sculpture et peinture sont bien acceptés par la société, ceux des photographes passent plus difficilement. Pourquoi ne pouvons-nous pas admirer un corps livré à l'objectif avec la même aisance qu'un torse et des cuisses taillés dans le marbre?



















Bénissons donc les mâles hardis et leurs photographes qui aident notre société à franchir le pas.

André

-- Ces instantanés de fin février sont empruntés au blogue San Francisco Public Nudity publié par un photographe d'une trentaine d'années qui se présente comme promeneur urbain et voyeur éternel.

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