jeudi 17 janvier 2013

Georg et Benoît XVI: un placard pour deux au Vatican -- analyse

L'autre George.

Mgr Georg Gänswein, 56 ans, secrétaire particulier du pape Benoît XVI -- surnommé amicalement gay.org par nos camarades italiens parce qu'il serait trop beau pour être hétéro -- figure en couverture du magazine italien Vanity Fair paru hier, sous ce titre: Padre Georg, essere bello non è peccato. Le périodique annonce: «Le George Clooney de Saint-Pierre est le numéro deux du Vatican [faux], après son ordination au titre d'évêque [faux]. Portrait (de près) d'un Monsignore particulier [juste]».

Georg. Se prépare-t-il à faire le Saint Père, bientôt?
En fait, il a été promu chef de la Maison pontificale le mois dernier, c'est tout. À cette occasion, il aurait déclaré qu'il considérait sa tâche auprès du pape comme celle d'une vitre: plus elle est propre, mieux elle atteint son objectif. C'est que le Vatican a adopté une stratégie de transparence avec un conseiller américain en relations publiques et un financier suisse !!! ("Transparence, transparence, est-ce que j'ai une gueule de transparence?")

À part cela, le secrétaire particulier continue à remplir son rôle de dame de compagnie. Et je crois que la relation entre ces deux hommes respecte leurs voeux de chasteté. Néanmoins, le pape présente beaucoup de signes qui le font ressembler à l'un de ces gars qui moisissent toute leur vie au fond du plus obscur placard, sans vivre leur sexualité. On dénote une tendance au contrôle dans ses écrits; son apparence de petit rat, sa voix efféminée, son insistance vestimentaire, le retour de l'Église vers une liturgie dépassée -- tout cela donne le portrait d'un homme intelligent, solitaire, refoulé qui se protège de la réalité quotidienne, celle qu'un pasteur devrait pouvoir partager avec son troupeau. Le clergé catho a toujours offert un abri à ceux qui ne voulaient pas affronter leur orientation sexuelle, mais quel abri catastrophique!
"Von Kopf bis Fuss..."

Alpes italiennes, 2009.

Rome, 2005.

Habilleuse.

En résumé: Papa Ratzi serait l'un des plus malheureux résidents des trop nombreux placards de l'Église romaine. Heureusement pour lui, il a rencontré son compatriote Gänswein, originaire de la Forêt-Noire, une dizaine d'année avant d'être élu pape. Un rayon de soleil dans sa vie de théologien. À près de 70 ans, il a trouvé son âme soeur et son corps frère, un beau quadragénaire sportif, brillant et assez ambitieux pour jouer le jeu. Il suffit de regarder les photos... Et le beau George n'était pas trop gêné de servir un vieux salopard qui a couvert le viol d'une multitude d'enfants et d'ados à travers le monde des paroisses et des institutions catholiques; qui a répondu au scandale, quand enfin il a éclaté (alors qu'il était connu depuis longtemps), en mettant la responsabilité sur son clergé gay -- alors qu'il lui avait préalablement donné l'ordre de la boucler et de rester au placard.



Les fidèles ont découvert qu'on les pressait d'adopter une conduite irréprochable alors qu'on abusait de leurs enfants ou couvrait des abus... Comme si de rien n'était, Ratzinger continue à persécuter les gays (particulièrement les jeunes les plus fragiles), mais encore plus les femmes en leur interdisant la régulation des naissances, l'avortement même lorsqu'il est indispensable, ou l'accès à la prêtrise. Et à encourager les cohortes conservatrices ou intégristes dans leurs démonstrations écoeurantes contre le mariage pour tous. Je respecte leur opinion, mais pas leur volonté de l'imposer.

Pour nous changer les idées, voici l'autre George et son pote John dans un vrai Paradis. Où les femmes seraient des anges et rien d'autre; où il y aurait des pissotières pour les visiteurs ("Lovely bathrooms for visitors"); où l'on s'installerait en paix avec son âme frère ("Just you and me").

André



1 commentaire:

unnu a dit…

bel article qui rejoint en partie l'analyse de pawlov zizek sur le sujet, c'est le système qui engendre les abus de l'église.
bonne journée unnu.